Les égalitaristes sont ceux qui dénoncent les inégalités ou plutôt la montée des inégalités de revenu ou de fortune et invitent à les combattre en taxant davantage les riches.
Nous avons montré que ces égalitaristes ont partie liée avec les étatistes pour plus d’état, plus de prélèvements, dont ils sont les premiers à profiter car ils sont tous payés par la puissance publique et sont parmi les derniers à souffrir du chômage. Pourtant « cibler les riches tue l’emploi » comme en a témoigné l’un des innovateurs de la Silicone Valley.
Les plus dangereux ne sont pas cependant ceux qui, comme Joseph Stiglitz ou Thomas Piketty, s’affichent avec de longs écrits dont il est relativement facile de montrer l’inconsistance, mais ceux qui opèrent de façon souterraine, soit à travers des travaux soi-disant scientifiques, dont le déroulement est incompréhensible au journaliste même éclairé, mais s’appuient sur les noms de grands organismes publics auxquels nous avons l’habitude de faire confiance ; soit au contraire à travers des documents grand public à très grande diffusion sur internet.
Un exemple du premier type est le rapport diffusé fin 2014 par l’OCDE « trends in Income Inequality and its Impact on Economic Growth » qui prétend que plus d’inégalités, c’est moins de croissance. On peut émettre les doutes les plus grands sur la solidité scientifique de cette étude car une conclusion serait que 1 point d’augmentation du Gini, cette mesure des inégalités, se traduirait par une réduction du taux de croissance de 0,18%. On peut en effet se demande comment certifier une différence aussi minuscule alors que la mesure du Gini est elle-même entachée d’une dispersion statistique représentant plusieurs points de Gini et que le dédale mathématique qu’il faut parcourir pour parvenir à la conclusion de l’OCDE est pratiquement infranchissable au commun des mortels, même doué d’une bonne expérience statistique.
Un exemple du second type est ce document diffusé sur internet : https://www.youtube.com/watch?v=QPKKQnijnsM
Ce document diffusé par Mother Jones, une fondation américaine d’extrême gauche (ayant eu des rédacteurs en chef comme Michael Moore –Fahrenheit 9/11 (2004)-), a été vu 16 million de fois depuis son lancement au printemps 2013.
Fort de ce succès, le même groupe accrédite que le monde lui-même est la victime d’inégalités monstrueuses, par seulement les États-Unis. Il a lancé le même bateau au Royaume-Uni mais avec un succès semble-t-il beaucoup plus mitigé.
La vidéo initiale visant les USA est beaucoup plus efficace sur le plan de l’opinion que le livre de Thomas Piketty vendu à quelques centaines d’exemplaires mais dont seulement 3% auraient été lus.
Le document diffusé par Mother Jones est intéressant car il montre comment des chiffres statistiques peuvent se transformer en mensonge d’autant plus efficace qu’il est plus gros.
Il part en mentionnant qu’il s’appuie sur un économiste des entreprises de Harvard mais montre que jusqu’à 30% des Américains ne possèdent rien sauf des dettes. Il reprend le thème que le 1% des Américains les plus fortunés possèdent 40% du patrimoine total US, 24% du total des revenus et que le CEO gagne 380 fois plus que le salarié moyen.
Pour celui qui pour la première fois est mis en face de la question des inégalités, la conclusion est formelle : c’est inacceptable.
Il faut déjà un peu de bon sens pour se demander comment 30% des Américains peuvent être des SDF alors que le pauvre moyen d’après les enquêtes publiques occupe un logement d’environ 200 mètres carrés, possède une sinon deux voitures, machine à laver, télévision, etc.
Ce que ne dit pas cette présentation, c’est que les moins riches sont aussi ceux qui débutent dans la vie et les plus riches ceux qui ont déjà leur avenir derrière eux. Et, dans l’estimation des patrimoines, il n’est pas tenu compte des droits sociaux acquis, non seulement les retraites mais tous les filets sociaux qui ont été mis en place précisément pour lutter contre les inégalités et dont le total dépasse largement les 500 milliards de dollars aux USA.
Mais l’essentiel pour ceux qui diffusent cette propagande, c’est de ne pouvoir être accusés de chiffres faux.
Ce qui caractérisait la propagande utilisée par les régimes dictatoriaux nazis ou bolcheviques, c’était de ne pas être pris en défaut mais d’utiliser leurs chiffres au service d’une idéologie.
Bis repetita placent.