Avant de s’attaquer au Ségur de la santé, il serait bon de regarder d’un peu plus près quelle est la situation, en particulier par rapport à l’Allemagne, qui a été largement citée.
Oui, les infirmières françaises sont moins bien payées que les infirmières allemandes, mais :
• Une infirmière française, en correspondance avec son salaire de base, travaille 35 heures par semaine, l’Allemande 40. (Écart d’environ 10%) ;
• La Française travaille deux années de moins que l’Allemande car elle part plus tôt à la retraite (écart d’environ 5%) ;
• La Française, fonctionnaire hospitalière, a la garantie de l’emploi, ce que n’a pas l’Allemande. (chiffrage infaisable à date, mais tout de même conséquent, au moins en France).
Donc 15 % de l’écart de salaire entre les deux pays est d’ores et déjà expliqué par des différences de statut.
De plus, on observe que le salaire moyen d’un Allemand est supérieur de 12% à celui d’un Français (en fait 18% en parité de pouvoir d’achat. Ceci s’explique par le fait que l’Allemagne est devenue un pays sensiblement plus riche que la France et qu’en conséquence, le niveau des salaires, à jobs identiques, se retrouve décalé d’autant. En bonne logique arithmétique, une infirmière française devrait être payée près de 30% (-10 – 5 – 12 %) de moins que son homologue allemande. Oui, nous préférerions tous que les infirmières soient mieux payées mais pour ce faire, il faudrait qu’une partie de la rémunération ne se retrouve pas dans leur statut, et surtout, que la France dans son ensemble crée plus de richesses. « Il n’y a pas de miracle ! ».
Pour que notre salaire moyen soit inférieur d’environ 13% à celui de l’Allemagne, il faut bien comprendre que la France s’appauvrit, au moins en relatif, et que cela est vrai, peu ou prou, pour la totalité de nos concitoyens, infirmières, ouvriers ou cadres.
Si vous avez un peu de temps et que vous souhaitez en savoir plus voir l’article de L’IFRAP du 27 Mai sur le sujet : « Hôpital : faire sauter les tabous »