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Les dilemmes de Donald Trump ?

par Jean-Jacques Perquel
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Le plan MAGA se heurte à trois difficultés techniques :

  1. Le prix du pétrole doit baisser pour réduire au maximum la pression inflationniste et doit monter pour assurer la rentabilité des sociétés de production de pétrole et de gaz de schiste. On a peut-être trouvé une solution en obtenant que le pétrole fluctue entre 60 et 70 dollars le baril, 60 étant le prix minimum pour assurer la rentabilité des sociétés pétrolières qui exploitent du pétrole et du gaz de schiste et 70 le prix qui provoquerait une accélération de l’inflation.
  2. La « punition » des Américains par le jeu des hausses de prix des produits importés doit être de courte durée et suffisamment peu importante par rapport à leurs dépenses habituelles pour que la « foi » en Trump ne dépérisse pas. Cependant ces hausses doivent être assez pénibles pour assurer un désir d’abandonner les produits étrangers … si l’Amérique arrive à les produire. Prenons un exemple : Le cuivre.  La mine « « Bingham Canion » dans l’Utah est une des dernières mines exploitées à ciel ouvert. Pour la protéger  Trump taxe à 50 % l’importation de Cuivre. Résultat :Le prix du cuivre monte aux U.S.A. pénalisant toute l’industrie américaine et baisse hors U.S.A avec les avantages que cela entraîne.
  3. Il en est de même pour la monnaie où il n’y a pas d’équilibre qui favorise la solution. En effet le DOLLAR doit monter pour assurer la suprématie MAGAlithique Mondiale, mais doit dans le même temps baisser pour aggraver l’effet des droits de douane. Il y a une contradiction entre ces deux types de politique. Telle est la question majeure qui préoccupe le Gouvernement Américain et que nous allons essayer d’analyser.

Pour cela on peut essayer de prévoir les comportements des pays hors U.S.A. puis les comportements des Américains eux-mêmes.

I. La réaction des autres pays

Il y a deux types de réactions : involontaires et volontaires. Elles sont résumées dans la formule d’un haut-fonctionnaire Sud-Coréen; « première étape, il faut faire plaisir à TRUMP ; seconde étape il faut regarder ailleurs »

a)Les conséquence de la politique de Trump :
Elles s’analysent selon deux critères : l’inflation et le danger de récession. Sur le premier point la FED de Cleveland évalue l’inflation de l’Allemagne, du Japon  et de la France à 1,5 % et celle de l’Amérique à 5%. Quant à la récession elle peut ne pas être durable grâce à l’abondance monétaire, sauf un krach du Bitcoin qui provoquerait une crise mondiale de grande envergure mais qui ne semble pas devoir se produire à court terme.

b)les comportements des  victimes. Il faut considérer deux types de comportements

i) Les États sont sortis de la crise du Covid pour subir les conséquences de la guerre de l’Ukraine et les besoins de militarisation devant le danger du désir de la RUSSIE de déplacer ses frontières vers l’ouest. Cela provoque une aggravation des dépenses militaires d’où le besoin (fort impopulaire ) de réduire les dépenses courantes pour rééquilibrer les budgets.
 Mais surtout les États ont tendance à modifier leurs circuits commerciaux. Ainsi le Canada et le Mexique se rapprochent. La Chine fait des accords avec les pays Africains et Asiatiques.

ii) Le public a tendance à s’inquiéter devant les réactions inflationnistes américaines, augmente son épargne sous forme de placements monétaires (type livret A) ou obligataires. Ils subissent alors une part de l’inflation. Par ailleurs le public a tendance à éviter les produits américains (touristes canadiens qui évitent les U.S.A). Mais ce genre de réaction du public n’est en général pas durable.

iii)Les chefs d’entreprises hésitent à investir dans un monde dominé par l’imprévisibilité de Donald TRUMP. Cf l’article 599 du BBB qui pénalisait les entreprises étrangères   implantées sur le sol américain et qui a été refusé par le Sénat;  Au total les chefs d’entreprises ont tendance à céder à Trump(Lindt, CMA  ,etc).

Tout cela donne l’impression que l’on va vers un léger ralentissement économique mais c’est sans tenir compte du dynamisme de la jeune génération.

II.Les réactions aux U.S.A.

La position de Donald Trump consiste à admettre une période difficile à l’annonce des hausses des prix des produits importés. Mais il est certain, selon LUI, que la « grande Amérique » saura remplacer ces produits par des fabrications locales meilleures et naturellement moins chères faisant « rebaisser » la légère, inflation, légère parce que les produits, importés ne couvrent qu’une part faible du P.N.B. Américain

Quant aux Bénéfices des droits de douane utilisés pour récupérer une part de la dette du PAYS, il y a aussi une contradiction :

 a ) les droits de douane rapportent ce que TRUMP prévoit c’est-à dire qu’il n’y aurait aucune modification du Commerce en acceptant une certaine inflation. Cela aurait pour seul effet de créer, au profit du Trésor, un équivalent d’une taxe sur les produits importés
 b) Si les droits de douane font de l’effet, cela modifie les circuits commerciaux en faveur de la production américaine mais ne rapporte au Trésor que les taxes sur les produits vendus ;

On peut penser que la solution sera « moyenne »
a) Certains produits facilement produits aux U.S.A. n’entreront plus aux États-Unis
b) les produits fabriqués sur place demandant une importante main d’œuvre ne pourront pas assurer le remplacement des produits importés par manque de main d’œuvre locale diminuée même par le renvoi de travailleurs clandestins
c)Les importations de produits non concurrençables continueront à entrer aux U.S.A. et nourriront l’inflation.

Il devrait donc y avoir aux U.S.A. « Stagflation », c’est-à-dire une relative inflation accompagnée d’un ralentissement économique ; Mais cette inflation peut être plus forte si le manque de main-d’œuvre provoque une hausse des salaires.

Conclusion

La période que nous venons de vivre depuis le 20 Janvier est trop courte pour que l’on voie les conséquences de l’action de Donald Trump. Pour l’instant, une inflation qui se continue à 2,7 % (juillet), est contrôlée par la baisse du prix du pétrole et par l’existence de stocks antérieurs à l’application des taxes et des retards dans leur lancement. Ce taux de 2,7  % aura du mal à se maintenir même si le pétrole continue à baisser et si Trump obtient en Septembre de la FED une baisse des taux de Banque. De toute façon l’inflation devrait reprendre mais,à court  terme, de façon modérée.

Quant à la notion de récession on peut la résoudre par une aggravation de la dépense, la dette est actuellement de 30 trillons de dollars .(On évalue à 37 trillons la dette en 2030.) Mais il ne faut pas oublier que le dollar reste la Monnaie de Réserve Mondiale et que, tant qu’on ne trouve pas de Monnaie de Réserve de remplacement, TRUMP peut se permettre tous ses excès.

L’absence de chômage qu’a laissée BIDEN est une force pour l’Amérique (4% de la main-d’œuvre).Il est triste qu’elle puisse être remise en cause par son successeur.

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