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Les Américains qui ne veulent pas s’assurer

par Bernard Zimmern
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Les Américains seraient-ils plus innovateurs que les Français ? Ils sont extrêmement nombreux à refuser de s’inscrire dans les programmes d’assurance-maladie, même fortement financés par l’État, en trouvant des solutions moins chères mais qui les protègent autant.

Ce constat, que nous allons développer, pose un problème fondamental pour la santé française car en France, il est absolument interdit à un citoyen de ne pas être assuré, et à un médecin de procurer des soins sans passer sous les fourches caudines de la Sécurité sociale.

La liberté de la santé, la libération du sarcophage dans lequel nous ont enfermés les fonctionnaires de l’avenue de Ségur (où se trouve le ministère de la santé), est probablement l’une des questions les plus importantes auxquelles les Français vont devoir répondre.

Obama Care était supposé éliminer la plus grande partie des quelque 50 millions d’Américains n’ayant pas d’assurance santé mais les premiers comptages indiquent que seulement une quinzaine de millions prendront avantage de ce plan et que le nombre de non assurés sera encore de 26 millions en 2018 d’après le CBO, l’organisme d’évaluation du Congrès.

Pourtant, ceux qui ne sont pas assurés doivent payer une pénalité qui peut atteindre près de 700 $ par an.
Mais, même en payant cette pénalité, de nombreux Américains ont trouvé qu’ils pouvaient avoir une meilleure couverture santé moins chère sans s’assurer.

La Robert Wood Johnson Foundation qui appuyait Obama Care a fait faire une enquête intitulée « Understanding the Uninsured Now » et montré que la moitié de ses enquêtés parvenaient à obtenir leurs soins, leurs visites médicales, leurs médicaments pour moins cher qu’une assurance, même en payant la pénalité.

Ceci provient d’abord de ce que les prestataires médicaux augmentent leurs tarifs lorsqu’ils ont en face d’eux une assurance et sont beaucoup plus raisonnables avec des non-assurés.

Ceci provient aussi de ce que la liste des soins assurés a été considérablement accrue par des bénéfices réputés essentiels, comme des traitements non prouvés par des chiropracteurs et cela a accru le prix des assurances existantes minimum d’au moins 10%, poussant au moins 5 sinon 10 millions d’Américains à abandonner une couverture maladie.

C’est ainsi que dans l’enquête menée par la Robert Wood Johnson Foundation sur 1.270 adultes non assurés, la majorité a répondu avoir les soins nécessaires sans avoir pour autant d’assurance. 38% ont indiqué payer pour leurs soins de leur poche au fur et à mesure, et 28% ont utilisé des centres de soins gratuits ou bon marché. Seulement 14% ont utilisé les services d’urgence que tout hôpital ou clinique doit ouvrir à qui leur demande, et qu’en l’absence de paiement, le débit est payé par le budget de l’organisation, très souvent aux USA, une fondation financée par l’argent privé.

Il est vrai qu’avec un revenu annuel qui, pour la moyenne des Américains, est inférieur à 60.000 $, payer une assurance qui au minimum se situe autour de 3.500 $ est trop élevé alors qu’ils ont d’autres besoins à satisfaire.

 

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