Après la prestation du président François Hollande le 13 novembre 2012, l’opposition a beau jeu de dénoncer une politique de l’emploi, pour arrêter la courbe du chômage pour 2013 et même l’inverser, bâtie sur des chimères : la Banque Publique d’Investissement et les emplois d’avenir.
Elle a beau jeu de rappeler que les organisations étatistes comme Oséo ou la CDCE ont été incapables de créer massivement les emplois et que d’une façon générale, l’État ne sait pas et ne peut pas en créer à un coût efficace.
Elle a beau jeu également de rappeler que les emplois d’avenir, très proches des emplois-jeunes de Martine Aubry mais aussi des emplois aidés de la droite au pouvoir entre 2002 et 2012, n’apportent aucune solution, sinon faire sortir temporairement les chômeurs de la statistique du chômage. Mais il s’agit d’emplois qui n’existent que subventionnés par l’État et ces emplois s’arrêtent lorsqu’il n’y plus d’argent.
Et, pire, ces emplois se traduisent par une augmentation des dépenses publiques qu’il faut bien un jour traduire par des prélèvements sur l’économie. Il est bon de rappeler que, des études faites par un organisme qu’on ne peut qualifier de libéral, l’OFCE, ou de données fournies par le modèle Mésange, utilisé par Bercy pour ses prévisions, il ressort qu’un milliard prélevé sur l’économie se traduit à 5 ans par 10.000 à 17.000 emplois perdus, suivant que le prélèvement s’effectue par des impôts indirects comme la TVA ou directs comme l’impôt sur les sociétés. Les 2 milliards par an qui sont l’estimation du programme pour garder 150.000 jeunes dans des emplois plus ou moins fictifs vont donc détruire quelque 20.000 à 35.000 vrais emplois.
Ce qui rappelle la politique menée par Martine Aubry en 2.000 où elle créait des emplois-jeunes, comme ce jeune chargé de guider des usagers dans le métro et qui était heureux d’avoir conseillé 7 clients dans la journée ; mais elle fermait en même temps des écoles d’infirmières dont le manque se fait encore sentir aujourd’hui.
Des politiques à court terme pour maquiller les chiffres réels du chômage, mais qui enterrent de plus en plus l’économie française sur le long terme.
Le drame est que l’opposition n’a aucune politique réaliste à proposer, des phrases creuses sur le développement de la recherche, l’innovation (comment ?) ou l’éducation.
Parce que l’élite de l’opposition sort des mêmes formations que la caste au pouvoir, ou est conseillée par cette même caste. Et parce que cette caste qui dirige la France depuis que les garagistes ou les tanneurs ont quitté la tête du ministère des finances (René Monory, Antoine Pinay) et ont été remplacés par des inspecteurs des finances, n’a aucune vision sur la façon dont une économie crée de véritables entreprises et de vrais emplois.
Elle est incapable d’avouer que l’État ne sait pas créer des emplois à un coût raisonnable pour le budget ; elle est incapable d’admettre que seul le secteur privé détient la clé de ces créations, mais que pour avoir son concours, il faut des politiques d’incitations fiscales et que, horresco referens, il faut faire appel aux riches.
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Le vide de l’opposition sur la solution du chômage
Monsieur,
je dirige une PME de 17 personnes. Entre le 01 janvier et le 01 octobre la masse salariale, à périmètre constant, a augmenté de 8 % (plafond de la sécu, cotisations retraite, prévoyance pour les non cadres, smic etc..) Ne pouvant répercuter une telle hausse auprès des clients, j’ai déjà supprimé un poste. Nous sommes le 26/11/12 et les règles fiscales et sociales ne sont pas encore toutes connues pour 2013. Pensez vous que je vais embaucher en 2013 ?
Ni l’opposition, ni les syndicats patronaux ne se manifestent sur ce sujet. Or, 80% des emplois en France sont dans des entreprises comme la mienne. Pourtant, ce ne sont pas les solutions qui manquent !