Le développement financier des entreprises s’effectue suivant un schéma devenu classique, illustré par la figure ci-après :
Ce schéma ne vise que les entreprises créées par opportunité suivant une dénomination adoptée par GEM (Global Entrepreneurship Monitor), qui distingue ces entreprises créées parce que le fondateur a eu l’idée d’un nouveau produit ou service visant les marché nationaux ou même internationaux, des entreprises créées par nécessité n’ayant pour objet que d’employer son fondateur et éventuellement des proches.
Le fondateur arrive à réunir jusqu’à 100.000 euros entre ses économies et celles de ses proches (CCC: copains, cousins, cinglés ou FFF: friends, family and fools) mais, au-delà, il n’existe sur le plan institutionnel que des fonds d’investissement dont les Américains ont constaté, dès 1958, qu’ils n’investissaient qu’au-delà du million de dollars par projet, ce qui crée entre le plafond que permet les CCC et l’intervention du capital-risque un trou de financement ou, en anglais, « equity gap ». Le franchir, c’est faire la traversée de la Vallée de la Mort, « Death Valley », beaucoup de petites firmes fermant faute de trésorerie avant de parvenir au point où elles peuvent intéresser les fonds d’investissement.
Ceci est particulièrement vrai en France comme le montre le graphique suivant:
La partie gauche de ce diagramme représente les montants totaux du capital social, levé par les entreprises à statut commercial en 2004, par tranche moyenne de capitaux; et la partie droite les capitaux investis par les adhérents de l’AFIC en 2008 par tranche moyenne de capitaux.
On voit que ces deux distributions ne se recoupent pas ce que l’on sait aux USA où le capital-risque n’investit plus depuis 1958 dans la création d’entreprises; la National Science Foundation annonce 600 entreprises ou le venture-capital (capital-risque) est intervenu à la création, alors qu’il se créee 500.000 entreprises par an aux USA dont de l’ordre de 50.000 avec financements de Business Angels.
Le « trou » entre ces deux distributions représente environ 4 milliards d’euros et est cohérent avec le fait que la France manque à créer chaque année environ 200.000 emplois par apport aux Allemands . En effet, il faut entre 10.000 euros et 20.000 euros pour créer un emploi ce qui donne bien un « equity gap » de 2 à 4 milliards.