Répartir la richesse au nom de l’égalité a toujours été la stratégie de la gauche et pourrait-on dire sa mission : à la condition que la droite remplisse la sienne et, dans les alternances, quand elle est au pouvoir, crée de la richesse.
Mais incapable de comprendre la situation réelle du pays, désinformée pour sa politique économique par une administration qui par nature est forcément poussée à élargir l’intervention de l’État alors qu’il faudrait la réduire, la droite a été incapable de remplir son rôle et elle n’a cessé de faire assaut de répartition des richesses avec la gauche.
Des ministres de l’actuel gouvernement Hollande se seraient étonnés que l’économie, relativement prospère en Allemagne reparte aux USA et surtout en Grande-Bretagne alors qu’en France, elle est visiblement en panne.
Vous saviez pourtant que votre traitement à base d’augmentation des impôts et de dépenses publiques ne favoriserait pas la croissance ; vous n’imaginiez pas cependant que ce serait la panne sèche, vous pensiez que la voiture allait continuer d’avancer par la vitesse acquise.
Mais ce que vous ne saviez pas, c’est que la voiture France est à l’arrêt et n’avance plus depuis des années. Vous croyiez qu’il y avait une croissance faible mais positive du PIB et de la population au travail. Ce que les services publics ne vous avaient pas dit, c’est que la croissance apparente des emplois cachait la stagnation.
Vous auriez pu vous demander pourquoi le déficit de la balance des comptes n’a cessé de s’aggraver. On vous aurait répondu – c’est dans les journaux – que c’était le coût de la main-d’œuvre. Mais personne ne vous a dit que si ce coût est si élevé, c’est que les charges du pays sont supportées par un quart de moins d’actifs travaillant dans le privé qu’en Allemagne ou au Royaume-Uni. Personne ne vous a dit que nous avons maquillé les chiffres du chômage, et que, pour les masquer, nous avons créé des petits boulots comme les services à la personne, pas des vraies entreprises comme les Allemands.
Personne ne vous a dit que nous n’avons pas un déficit de PME ou d’entreprises de taille intermédiaire (ETI) mais un nanisme de toute notre chaîne d’entreprises au-dessus de 50 salariés.
Vous pensiez que la droite vous avait laissé la machine en état de marche, vous pensiez avoir pris les commandes non d’une Ferrari mais au moins d’une Ford ou d’une Renault, c’est d’un char à bœufs que vous avez hérité et il n’y a même plus la mouche de notre cher La Fontaine pour le faire avancer.
Faute d’une vision, aucun de nos leaders politiques dits de droite, y compris Nicolas Sarkozy, n’ont su comment relancer l’économie et l’ont payé en n’étant pas réélus. Aucun n’a eu de vision, de plan structuré comme David Cameron au Royaume-Uni ou Paul Ryan aux USA.
Que la France en soit tombée à accepter cette énormité intellectuelle qu’ont été les 35 heures et que la droite revenue au pouvoir n’ait pas eu de leader capable de les effacer, que surtout nos leaders de droite n’aient pas eu le courage d’affronter les deux dispositifs imaginés par François Mitterrand pour paralyser la droite, que sont l’ISF, l’impôt lutte des classes, et la division par le FN, en disent long sur la médiocrité de cette élite politique.
C’est à cette paralysie intellectuelle, c’est au manque de courage de notre élite politique mais aussi à sa désinformation qu’il faut nous attaquer. Non pas en l’injuriant mais en lui donnant les outils pour comprendre comment elle a été flouée par des coalitions bien organisées.