Notre pays est, depuis une quarantaine d’années, gouverné sur un mode original que j’ai choisi de nommer le social étatisme. La recherche et la mise en œuvre des compromis économiques et sociaux, part essentielle de l’action publique dans les démocraties, est, chez nous, le fait de hauts fonctionnaires dont la formation et les expériences sont très voisines. Ils se rêvent « grands serviteurs de l’État ». À part ça, leur objectif principal est de maintenir les performances économiques et sociales de notre pays à un niveau vaguement comparable à celui de nos voisins européens tout en gardant un peu d’éclat à l’héritage si exceptionnel de la France.
Au fil des élections qui les ont portés à tour de rôle au pouvoir, des cuisiniers peu dynamiques succèdent à des chefs peu inspirés : ils bougent un peu les dosages, mais pas les recettes.
Origines
Ce modèle de gouvernement résulte d’une combinaison de facteurs propres à la France. Le succès de la reconstruction après la guerre par des technocrates efficaces, le peu de respect pour le Parlement et la tonalité autoritaire de la Constitution de la Ve République, encore renforcée avec le quinquennat, l’inaptitude au débat opposant des arguments précis, la paresse des partis politiques, la vanité complaisante de beaucoup de nos concitoyens. Etc.
Pérennité
Le social étatisme a été ébranlé par des secousses d’ampleurs variables, tantôt sociales comme mai 1968, tantôt économiques ou même par des réformes plus ou moins explicitées (libéralisation financière de 1985, lutte contre le réchauffement climatique). Mais même après des présidents socialistes, le conclave des hauts fonctionnaires a continué sa cuisine traditionnelle sous les yeux de commentateurs surtout préoccupés de distraire.
Détestation
Attention Messieurs, les Français n’aiment plus, mais plus du tout, cette tambouille. À l’élection présidentielle de 2017, environ la moitié ont au premier tour, voté « contre ». Sans équivoque. Aujourd’hui, une grande majorité approuve dans les sondages une colère populaire contre un gouvernement annonçant une modernisation, mais composée pour la plupart de clones des cuistots d’avant. Il va falloir en finir avec le social étatisme.
On peut en sortir
Bonne nouvelle, ce n’est pas difficile. Il suffit de traverser, non pas la rue, mais les frontières. Des exemples de recherche et d’application de compromis socio-économiques efficaces et vertueux abondent. On a un large choix. Dans toutes les directions.
Laisser faire les marchés en veillant à entretenir la concurrence. L’Europe sait faire dans des domaines plus nombreux que chez nous. Régionaliser tout ce qui peut l’être, tous nos voisins le font sans exception. Négocier des compromis peut se faire au sein d’un parti comme au Royaume-Uni, entre partis différents comme en Allemagne ou aux Pays-Bas, autour de gouvernements minoritaires aujourd’hui au pouvoir. Et comme certains gouvernements de cohabitation l’ont fait en France aussi. Autoriser des débats de fond au Parlement au lieu de le confiner à la production d’amendements marginaux. Les exemples féconds ne manquent pas.
Ouvrons les fenêtres.
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Les remugles du CNR
L’emprise marxiste due à cette organisation aujourd’hui groupuscule richement doté par des gouvernements successifs par le biais des f(a)umeuses subventions, fait que nous perfomons le système de plus en plus, du : « Tout par l’État, rien hors de l’État, rien contre l’État ! » de Mussolini.