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Le paradoxe français où cela ne s’arrange pas !

par Yves Buchsenschutz
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Du temps étant passé, je me suis permis de revenir sur l’article de Claude Sicard concernant l’évolution de la France et le lien qu’il en observe avec la multitude d’organismes économiques dont nous disposons. Je me suis permis également de l’actualiser puisque nous disposons désormais des chiffres pour 2021. Le moins que l’on puisse dire est que cela ne s’arrange pas. La France reste devant l’Espagne certes mais continue à décrocher par rapport à tous les autres pays développés cités alors qu’en 1980, notre rang était plutôt dans la moyenne.

PIB/tête (US dollars courants)
1980 2000 2017 Multiplicateur 2021
Espagne 6.141 14.556 28.356 4,61 30104
Suisse 18.879 37.937 80.101 4,25 91992
Danemark 13.881 30.734 57.533 4,13 68008
Gd-Bretagne 10.041 27.959 39.758 3,97 46510
Allemagne 12.091 23.929 44.976 3,71 51204
Pays-Bas 13.794 20.148 48.754 3,52 57768
Suède 16.864 29.292 54.043 3,21 61029
France 12.669 22.161 38.415 3,03 43659
Etats Unis 12.436 36.356 60.055 4,83 70249
Israël 6.393 21.990 42.452 6,64 52171
Source : ONU : Statistics Division

La manière dont se déroule actuellement la discussion sur les retraites me paraît un signe « clinique » plus grave que celui observé sur les organismes économiques même si celui-ci est réel et signifiant. La France semble réellement incapable de se réformer. C’est le pays des niches et dans chaque niche il y a un chien ! Le problème des retraites, d’abord technique, qui concerne essentiellement chacun d’entre nous et dans lequel la politique ne devrait intervenir qu’à la marge, est devenu un combat de coqs entre Messieurs Martinez et Macron. L’âge de 65 ans, voire le nombre de trimestres, sont devenus des idoles envahissantes, qui rythment jour après jour la vie du pays, à adorer sans discussion pour les uns ou à anéantir pour les autres.
Le fonctionnement habituel du pays a quasiment totalement disparu du paysage. C’est tout juste si on parle encore de l’inflation, sujet sur lequel la France s’est plutôt bien débrouillée à date, du niveau de vie, voire de l’énergie. Encore moins de la dette, thème sur lequel par contre nous sommes parmi les plus mauvais élèves. Pour mémoire, notre préoccupation nationale générale précédente a été le manque de carburant provoqué également par des conflits sociaux. Cela dure maintenant depuis octobre 2022, c’est peut-être un peu beaucoup.
Il devrait être intéressant à terme d’observer le nombre de jours de grève perdu en France pour lequel nous devons sans hésiter exploser les compteurs. En votant pour Monsieur Macron, à tort ou à raison, les Français ont voté pour mettre de l’ordre dans les retraites au moins : les révoltes de rues continues (pour lesquels tous les Français ne sont pas égaux comme dans un vote à bulletin secret) commencent à ressembler à la démocratie revue et corrigée par Messieurs Trump, Bolsonaro et Poutine. Le développement du pays et de la richesse de ses habitants est quasi absent du débat alors que, fondamentalement, c’est très normalement la première préoccupation des Français. Nous devons absolument trouver des moyens ou des méthodes pour faire évoluer et adapter notre pays, de manière plus consensuelle et surtout plus efficace. Nous venons de dissiper en pure perte quatre mois d’énergie à ne pas, ou mal, résoudre des problèmes d’abord techniques et où les jeux de pouvoir ont largement pris le dessus.
Ceci est d’autant plus préoccupant que l’espèce de grande collaboration économique mondiale qui a régné plus ou moins de 2000 à 2020 à volé en éclats devant l’interprétation rigoriste de la transition écologique des verts, la COVID et la guerre en Ukraine.

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On observe parfaitement sur ce graphique l’accélération du développement mondial entre 2000 et 2020, ceci malgré quelques cahots en fin de période, antérieurs d’ailleurs à ceux que nous avons à résoudre aujourd’hui : énergie, COVID, désorganisation de la production mondiale, changement climatique, et transition vers un développement plus durable. En attendant de plus, probablement à terme, des problèmes sur l’eau.
Saurons-nous relever tous ces défis ? L’humanité en a relevé bien d’autres et avec beaucoup moins de moyens. Il n’empêche : dans cette situation, la position des jeunes, c’est-à-dire de l’avenir, interroge ? Ils semblent s’aligner par désintérêt ou mimétisme sur la position des syndicats et d’une majorité des actifs : mettons la tête dans le sable, allons danser, et continuons comme avant. C’est pourtant leur avenir qui se joue, beaucoup plus que celui des retraités. (Certains ont réglé intellectuellement le problème en assurant qu’ils n’auraient plus de retraite !) Si l’on ajoute qu’ils ne fondent plus de famille et n’ont plus d’enfant au prétexte fallacieux que la terre est déjà trop peuplée, ainsi l’assimilation du travail à une malédiction parce qu’ils sont incapables de lui trouver un sens, l’avenir de notre pays s’annonce plutôt sombre.

 

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1 commenter

Candide BLAIREAU janvier 25, 2023 - 5:52 pm

Le paradoxe français où cela ne s’arrange pas !
Est ce qu’une solution à nos problèmes ne serait pas l’introduction d’une dose de démocratie directe dans notre démocratie uniquement représentative.

Par exemple soumettre les lois importantes au suffrage universel après mise au point du texte de loi par des sondages successifs (une IA devrait faciliter les choses) de façon à obtenir un taux d’acceptation de l’ordre de 60%.

Bien sur commencer à nous demander directement si nous voulons être consultés directement sur les problèmes importants.

Puis commencer par des essais prudents à l’échelon local: le PLU, les plans pluriannuels d’investissement.

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