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La voie du redressement francais

par Alain Mathieu
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Une conséquence indirecte de la situation politique récente est que quelque part les Français ne se soucient plus de redresser leur pays. C’est comme s’ils étaient partis en vacances ou au spectacle et cette période sera suivie des JO et des (vraies) vacances d’été ce qui fait que l’on ne se souciera pas des problèmes avant le mois de septembre. Il y a quelques semaines, Claude Sicard constatait l’extrême variabilité des politiques concernant les fonctionnaires, tant dans leur poids dans les différents pays que de, surtout, leurs résultats , en France et dans les autres pays. Il en concluait que la fonction publique française avait un énorme besoin de productivité et d’amélioration. Alain Mathieu, sensiblement plus résolu, apporte des éléments complémentaires, enfonce le clou, et l’étends à l’ensemble du système social y compris les retraites. Qui, demain voudra se charger de résoudre ce cercle vicieux : trop de social asphyxie l’économie laquelle, en conséquence, devient incapable de de la financer …

périmètre global d’intervention de l’Etat et des pistes de réformes qui permettraient des économies 

je me limiterai à deux sujets, le nombre des fonctionnaires et les dépenses sociales, et conclurai sur une condition nécessaire au succès des réformes.

Le nombre des fonctionnaires : vous croyez sans doute au chiffre de 5,6 M que répètent les media. Ce chiffre est faux, car il ne comprend pas 1,4 M de salariés d’organismes publics ayant un statut quasi-public : ceux de la sécurité sociale, de l’enseignement supérieur, du CNRS, de Pôle emploi, des musées, etc. Vous trouverez ce chiffre de 1,4 M dans un document officiel, une annexe au budget de l’Etat, qui s’appelle le jaune budgétaire fonction publique. Ce document n’est pas publié tous les ans (il ne l’a pas été avec le dernier budget) et quand il l’est c’est avec de moins en moins de détails. Si vous faites sur Google « jaunes budgétaires fonction publique 2017 » vous trouverez à la page 186 les 7M d’emplois publics.

Si nous nous comparons à l’Allemagne, qui a 4,6 M de fonctionnaires pour 83 M d’habitants, nous devrions, pour être à égalité avec elle, avoir 3,8 M de fonctionnaires et quasi-fonctionnaires, c’est-à-dire 3,2 M de moins.

Comment y arriver ? En faisant comme les entreprises privées en sureffectifs, et comme l’ont fait pour leurs fonctionnaires le Canada, l’Irlande, le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zelande et l’Italie : en gelant les embauches, sans licenciements. Ce qui ne fait de tort à personne. D’après l’INSEE, nous embauchons chaque année 460.000 fonctionnaires, pour remplacer les départs en retraite, démissions, malades, décès et fins de contrats à durée déterminée. Ce chiffre ne concerne que les fonctionnaires. Avec les quasi-fonctionnaires, nous embauchons 600 .000 emplois publics chaque année. En cinq ans de gel des embauches publiques nous aurions rattrapé l’Allemagne et économisé chaque année 140 Mds €.

Les dépenses sociales : Nous sommes les champions du monde. Les deux plus grosses sont les retraites et l’assurance maladie. Pour les retraites, nous sortons d’une réforme péniblement votée. Mais cette réforme n’a pas été celle promise en 2017 par Emmanuel Macron, qui était la suppression des 42 régimes spéciaux. Il y avait là 50 Mds € d’économies à faire chaque année. De plus si l’on adoptait comme les Suédois et les Allemands une part de retraite par capitalisation, et si le privé pouvait bénéficier de la retraite par capitalisation à laquelle ont droit les fonctionnaires, on ne se plaindrait plus que les riches sont trop riches chaque année puisque tout le monde pourrait bénéficier comme eux des avantages des placements financiers et avoir une meilleure retraite.

Pour la santé, il faudrait copier le régime néerlandais, qui donne à chaque citoyen le choix de son assurance-maladie. La concurrence améliore l’efficacité de ce système de santé néerlandais qui, pour la qualité des soins, est le meilleur du monde. Nous devrions en outre aligner les tarifs de remboursement des soins fournis par les hôpitaux privés et ceux des hôpitaux publics, et faire comme les Allemands, privatiser les hôpitaux publics en déficit.

Un décret du 15 juillet 2020 a supprimé la délégation nationale à la lutte contre la fraude, qui n’a été que très partiellement remplacée. Si on reprenait sérieusement la lutte contre la fraude sociale on pourrait réduire au total les dépenses sociales de plus de 100 Mds €.

Avec 240 Mds de dépenses publiques en moins, nous pourrions baisser d’autant les charges sur nos entreprises, les mettre à égalité avec leurs concurrentes européennes et retrouver la croissance et le plein emploi.

Vous me direz : toutes ces réformes sont irréalisables, car les syndicats seront vent debout, et multiplieront les grèves. Vous auriez raison. Ce sera ma conclusion. Pour réaliser ces réformes il faudra appliquer la Constitution, qui dit que le droit de grève s’exerce dans le cadre des lois qui le règlementent. Or ces lois n’ont pas été votées.  Adoptons celles de nos voisins : une grève n’est licite que pour soutenir des revendications professionnelles et non politiques (une grève contre une loi sur les retraites ne serait pas légale) ; une grève doit être votée à bulletins secrets par ceux qu’elle concerne ; pour assurer la continuité du service public, condition de son existence, un service minimum devrait être institué, comme celui des Italiens.

Si cette réforme du droit de grève est adoptée, d’autres pourront l’être, comme les privatisations d’entreprises et d’organismes publics. Il faudra un jour battre le record de Lionel Jospin, qui a privatisé pour 210 Mds de F, soit 36 % de plus que Juppé et Balladur réunis. Ces privatisations fourniraient des recettes publiques permettant de baisser davantage les impôts et de restaurer la compétitivité des entreprises.

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1 commenter

zelectron juin 14, 2024 - 2:36 pm

vous avez oublié la Suisse en ce qui concerne la cure d’amaigrissement drastique et la révocation du statut ad vitam æternam . . .
J’adhère globalement à votre texte !
Choisissez LA 1ère mesure que vous appliqueriez :

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