Tous les ans, le chef Assurancetourix convoque le ban et l’arrière-ban des Bretons, Goths, Arvernes et Hispaniques pour fêter l’anniversaire de Gergovie en attaquant les camps romains. Comme ils viennent tous gavés de potion magique, le chef du camp de Babaorum, Gazpachoandalus, prend la sage décision de déserter le camp ce jour-là pour n’offrir que les installations matérielles à la vindicte gauloise, en évitant les pertes humaines.
Samedi, le camp (non retranché ni protégé) du commissariat de Champigny-sur-Marne a subi une n-ième fois l’attaque d’une quarantaine de Gaulois probablement soutenus par quelques pérégrins, lesquels étaient armés de barres de fer et de mortiers dont huit ont été retrouvés. Un magnifique feu d’artifice offert à la population. Heureusement, il n’y a pas eu de blessés, les deux policiers de garde prenant le frais à l’extérieur ayant eu le temps de se réfugier quelque part. Et le calme est revenu bien vite, les dégâts réalisés. Et, bien entendu, aucune interpellation n’a eu lieu. Le ministre de l’Intérieur en a profité pour fièrement affirmer qu’il ne se laisserait pas intimider, tout est donc bien qui finit bien, n’est-ce pas.
Accordons que la différence avec Babaorum tient à ce que nos modernes Gaulois ne viennent pas à date fixe, Gazpachoandalus a donc maintenant une tâche plus difficile qu’à Babaorum. Il n’empêche que les fauteurs de troubles viennent de façon régulière puisqu’ils s’étaient déjà signalés plus tôt cette même année, en avril, et aussi en 2018, dans ce même commissariat, et aussi ailleurs, le tout en pleine impunité. Et la violence en 2020 ne se résume pas à de folkloriques lances brisées, plusieurs membres des forces de l’ordre étant entre la vie et la mort.
C’est insupportable, il y a urgence à ce que le ridicule change de camp, et à ce que le Gouvernement trouve enfin son Panoramix et sa potion.
Bertrand Nouel