Dans la nuit du 25 au 26 juillet 2024, juste avant le démarrage des JO de Paris , des sabotages ont été réalisés sur quatre abords de voies ferrées TGV SNCF, de l’Atlantique, du Nord et de l’Est de la France (incendies d’installations), entraînant 48 heures de perturbations sur cette partie du réseau y compris une désorganisation du transport des athlètes.
Cette action, avec mise hors service de « postes d’aiguillage », a mis un désordre complet dans les transports des clients (je devrais plutôt dire comme à la SNCF « les usagers », c’est moins exigeant). Une enquête a été diligentée1 mais l’on n’a jamais entendu parler de son résultat ni de son avancement ! Cela a peut-être tout de même permis aux salariés de la SNCF d’obtenir quelques avantages significatifs, en échange d’un comportement raisonnable pendant les JO. Vu le déroulement de l’opération, sa technicité, sa duplication, sa simultanéité, il paraît, d’après des experts, difficile d’imaginer qu’elle n’ait pas été l’œuvre de spécialistes, et l’on a du mal à penser que ce ne sont pas des cheminots eux-mêmes qui l’auraient organisée. Vue la coordination en particulier, les soupçons se dirigent donc vers les syndicats qui ont pourtant immédiatement crié au scandale ! ou alors l’ultra gauche ? Le dossier dans tous les cas semble avoir été enterré.
Le 25 Septembre, une jeune fille, Philippine, a été assassinée au bois de Boulogne. Le responsable présumé a été identifié en trois jours alors qu’il avait réussi à partir en Suisse. Il semblerait donc que la police, félicitations à elle dans ce cas, soit capable de résoudre des énigmes pas très simples. Encore faut-il qu’on le lui demande ? qui sont les responsable des sabotages SNCF ?
Bien entendu, toutes les enquêtes ne débouchent pas aussi vite, mais tout de même, celle concernant le sabotage des TGV de cet été a désorganisé près de 800 000 personnes et perturbé entre 1 train sur 2 voire sur 4 selon les régions pendant 48 heures. Aucune importance ?
Côté SNCF, la rentrée « scolaire » s’est ensuite déroulée sans incident mais c’était sans compter avec la vigilance de la CGT et de Sud rail, syndicats de la SNCF, ainsi que de quelques-uns de leurs amis : nous l’avons donc eue : grève du 30 Septembre au 2 Octobre au prétexte du discours de politique générale que le premier ministre devait prononcer. Les revendications sont relativement habituelles :
Première requête : abrogation de la réforme des retraites. En contrepartie faut il envisager l’euthanasie des cheminots à partir d’un âge à discuter avec le reste de la population qui, sinon, devra cotiser encore et toujours à leur place ? Autre hypothèse : leur laisser 10 ans de vie après leur départ en retraite : c’est pour finir assez généreux pour 35 voire 30 ans de carrière et une entreprise monopolistique qui est maintenue à flot chaque année par environ 20 milliards de subventions de la collectivité. Il est vrai que les chemins de fer allemands sont également déficitaires mais pas ceux du Japon par exemple ? Une autre hypothèse pourrait être un retour en arrière à une retraite-vieillesse assumée par les enfants, mais alors il faudrait s’engager à produire beaucoup de petits cheminots L’écologie a bon dos ou plutôt bon coût2.
Second motif : les hausses de salaires. Encore une idée saine qui devrait augmenter le déficit et accessoirement tuer définitivement le fret SNCF tellement il est décalé par rapport au tarif de la route. Les transports dans notre pays se développent chaque année mais le fret SNCF – pour des raisons de coût mais aussi de rigidité – baisse inexorablement depuis 1970 semble-t-il.
Motif suivant : la constitution d’un gouvernement de centre-droit ! ?! La gauche aurait été spoliée de son droit à constituer le gouvernement ! Curieuse interprétation de la Constitution dans la mesure où la France a plutôt voté globalement à droite. Quelle que soit l’interprétation des chiffres, la gauche n’a pas la majorité mais a tout au plus, à condition de rester unie, le plus de députés en une alliance officialisée (pour combien de temps ?). Elle n’a pas été capable de proposer un premier ministre acceptable et, en fait, a refusé de former un gouvernement qui a donc été attribué aux deux autres blocs, lesquels, additionnés sont cette fois-ci « majoritaires ». Personne n’a volé le poste de premier ministre à la gauche : c’est elle qui n’en a pas voulu.
Dernier motif : la préparation par le gouvernement, enfin constitué, à grand-peine, d’un plan d’austérité budgétaire. Rien de plus vrai certes, mais l’on voit mal ce qu’il aurait pu faire d’autre, compte tenu de la situation de déficit et d’endettement de l’État français, due en partie d’ailleurs aux privilèges et exigences des susdits.
On pourrait ajouter au moins que les syndicats d’un monopole de transport public et étatisé ne sont certainement pas fondés à contester dans la rue, le vote, décevant pour eux certes, mais démocratique, des Français. Il existe encore une Constitution et la seule conclusion logique serait de « punir » ceux qui usent et abusent de la patience des voyageurs et des électeurs. Au passage cette grève là, a clairement fait un flop !
Patience encore : l’histoire n’est pas finie : On nous annonce maintenant une nouvelle grève pour le 21 novembre puis ensuite, si insatisfaction, reconductible à partir du 11 décembre, sans limite : en clair les Français peuvent s’inquiéter dès maintenant pour l’organisation des congés et fêtes de Noël.
Nous aurons donc eu droit, en quelque sorte, à cinq mois sur six de transports publics perturbés par des grèves. Je suis incapable de remonter avec suffisamment de précision dans l’histoire mais il est probable que nous ne sommes pas loin d’un record.
Que faire sinon dire, que dis-je hurler, que la situation est devenue intolérable ! Et que l’on devrait remplacer la notion de service public par celle d’empoisonnement public. Concernant le privé, tous les Français sont bien d’accord sur le fait qu’il faut éviter à tout prix les monopoles : cela se termine il est vrai le plus souvent par des abus. Quand on est tout seul sur un marché, la tentation est grande d’en profiter …
Curieusement par contre, l’État n’a de cesse d’en gérer de multiples et d’en créer de nouveaux : la SNCF, mais aussi la Banque de France, les aiguilleurs du ciel, assez largement l’éducation nationale et la fonction hospitalière de santé (dans ces deux derniers cas la présence d’une concurrence privée est tolérée mais limitée à 20 %, le plus souvent pour des raisons syndicales). Bien souvent, de plus, s’ajoute à cet avantage injustifiable, une accumulation historique d’avantages acquis (maquillage délibéré du terme privilèges) qui se justifient par la théorie des cliquets : à savoir que l’on ne revient jamais en arrière. Pourtant l’enrichissement des Français a pour origine la recherche et l’amélioration permanente de la productivité dans l’ensemble de l’économie. Ce qui semble être une notion parfaitement étrangère aux syndicats en particulier ceux de la fonction publique.
Que n’entendrait-on pas si l’on apprenait que Michelin faisait faillite parce qu’il n’aurait pas modifié son mode de production des pneus depuis un siècle ?
- L’enquête ne fait que commencer
« L’enquête démarre, j’appelle chacun à la prudence. Ce que l’on sait, ce que l’on constate, c’est que cette opération a été préparée, coordonnée, que des points névralgiques ont été ciblés, ce qui montre une forme de connaissance du réseau pour savoir où frapper » , a expliqué le chef du gouvernement démissionnaire depuis la cellule de crise au ministère des Transports, assurant ne pas pouvoir en « dire davantage sur les auteurs, les motivations » dans l’immédiat. ↩︎ - On vous raconte régulièrement que cette année (mais c’est toutes les années) la SNCF va faire des bénéfices : certes mais quand l’on regarde d’un peu plus près les comptes c’est après subvention. Même genre de syndrome que la dette : le budget est en déficit tous les ans mais la dette va baisser ? Même l’arithmétique est à revoir ↩︎
2 commentaires
Oui, la situation est insupportable. Mais casser un monopole est un art qui suppose de construire sa position. Tellement de gens voyagent en train que les syndicats de la SNCF ont un très fort pouvoir d’extorsion.
Pour casser le monopole, il faut s’affranchir du monopole. Micron a commencé en débloquant l’interdiction de cars qui dataient de 45 et l’emprise communiste-CGT.
Pour aller plus loin, il faut, bien avant la grève, libérer le « covoiturage », tout véhicule, y compris petits cars de 12-20places. Notamment, en détaxant, voire subventionnant en situation de grève, les « revenus » des covoitureurs.
Perso je préfère de loin le train, notamment le tgv. Confort, activité en //, rapidité. Mais, je prends régulièrement covoiturage (assez cher car petite voiture = peu de passagers payants) et cars (le moins cher mais le plus lent) .
La SNCF a tué l’industrie des autocars ainsi que bon nombre de véhicules utilitaires en interdisant la concurrence du cabotage.
La SERNAM quand elle existait a tué bon nombre de transporteurs . . .