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La conquête de la DLF par les égalitaristes

par Bernard Zimmern
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L’énarchie n’aurait peut-être pas été un tel désastre pour la société française si elle n’avait amené dans ses valises l’une des formes les plus dures de socialisme, l’égalitarisme.

Une grande partie des énarques est formée à Sciences Politique, « Sciences-po », et il se trouve que c’est l’un des bastions des égalitaristes formés à l’école de Thomas Piketty qui lui-même est l’enfant de deux militants de Lutte ouvrière et a continué à travers l’Ecole des Hautes Etudes Scientifiques et Sociales, EHESS, puis à l’Ecole économique de Paris, la campagne idéologique à laquelle avaient participé ses géniteurs.

On découvre l’importance de ce courant en dressant le tableau des organisations auxquelles participent les membres de l’Observatoire des inégalités.

L’observatoire des inégalités est une association loi de 1901 peu connue du grand public qui se cache, loin de Paris dans un immeuble modeste d’une petite ville de province, 4, allée du Plessis à Tours.
Son budget est également très modeste, si modeste que l’association n’est pas forcée de le publier et échappe ainsi à l’intérêt de la presse.

Mais l’association n’a pas besoin d’argent, elle n’a pas besoin de publicité, elle n’a pas besoin de membres, il est d’ailleurs impossible d’y entrer sans avoir fait antérieurement la preuve d’appartenir déjà au clan égalitariste et avoir été accepté comme un pair.
Sa force est dans les liaisons qu’elle a établies entre la vingtaine de comploteurs qui sont à la fois l’assemblée générale de l’association et son « brain trust » et qui sont autant de Chevaux de Troie dans les différentes institutions de la Vème République.
En un certain sens, l’Observatoire s’inspire des méthodes trotskystes qui ont formé tant de leaders français comme Lionel Jospin.

L’association est en effet présente dans un très grand nombre d’institutions, clés pour l’information de l’opinion comme pour la formation des jeunes Français.
La matrice ci-dessous donne la liste des membres de l’association en 2013 avec les organisations auxquelles ils participent.

On voit en effet dans la matrice ci-dessous que ses fiefs sont Sciences-Po où figurent 13 de ses 26 membres ainsi que le CNRS, la moitié d’entre eux figurant dans les deux organisations, donc chargés de recherche au CNRS et enseignant à Sciences-Po.
Mais aussi 7 d’entre eux à l’EHESS, l’École des Hautes Études en Sciences Sociales où beaucoup de ses membres ont été formés.

On notera que 4 d’entre eux sont à l’INSEE et que 3 professent à l’ENSAE, l’école qui prépare les administrateurs de l’INSEE, ce qui explique en partie pourquoi l’INSEE consacre tellement d’efforts à dénoncer les inégalités et si peu à encourager les entrepreneurs à s’enrichir en créant des emplois.
Elle est fortement représentée dans la presse de gauche, Le Monde, Libération, l’Humanité.
Elle est fortement représentée, sans surprise, dans Alternatives Économiques, le magazine qu’un de ses fondateurs, Denis Clerc, a créé.
Sortant de l’éducation nationale, il a eu l’idée de faire vendre ce magazine par les professeurs en leur offrant une ristourne et il infecte très tôt les jeunes Français avec toutes les idées du panthéon marxiste.
Il est le seul « privé » dans ce groupe, tous les autres étant fonctionnaires ou payés par les deniers publics.

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On voit que Sciences-po est de loin l’organisation la plus contaminée avec 13 des 26 membres de l‘Observatoire.

La pénétration des thèses de Piketty est loin d’être anecdotique car avec ses complices comme Emmanuel Saez, Paul Krugman prix Nobel, Anthony Atkinson, ou l’économiste américain marxiste Wolff, ils sont parvenus à faire croire que les inégalités étaient le pire danger pour notre société, que plus d’inégalités entraînait moins de croissance et qu’il fallait donc davantage taxer les riches.

Cette thèse comme les données statistiques sur lesquelles elle s’appuie, est une simple imposture, une tricherie comme nous l’avons montré, notamment à propos des USA.

Mais elle a pour conséquence de tuer le principal moteur de création d’emplois qui est la pulsion humaine à entreprendre, c’est-à-dire à créer et à prendre des risques avec comme conséquence que ceux qui réussissent deviennent riches.

C’est ce que démontrent les enquêtes les plus étendues sur l’origine de la fortune des riches Américains dénoncés comme la honte par Piketty and Co. alors qu’ils ont créé entre 1980 et 2010 50 millions d’emplois supplémentaires et permis à l’économie américaine d’absorber sans s’appauvrir 30 millions d’immigrés dont plus de la moitié misérables.

Mais les élèves de Sciences-po devenus énarques, avec des référentiels économiques complètement inversés, se sont mis à appliquer ces référentiels dans les missions régaliennes qui leur étaient confiées et dans la plus importante d’entre elles sur le plan économique, la fiscalité.

La fiscalité française, et notamment la fiscalité du patrimoine, est une fiscalité qui interdit de devenir riche, qui n’autorise qu’un capitalisme populaire, où les seules exceptions à des impôts très lourds se caractérisent par la petitesse de leur enveloppe.

Par exemple, le PEA qui permet d’investir en compensant les pertes et les gains est limité à 300.000 € par personne, maximum 600.000 € pour un ménage. Lorsqu’il s’est agi d’encourager l’investissement dans des entreprises de taille intermédiaire, les ETI, on a rajouté un PEA «Pme–eti » mais avec un plafond de 75.000 €

Qu’espèrent donc nos fiscalistes alors que la création d’un emploi nécessite en moyenne 20.000 € ?

Ils ne peuvent pas nous dire plus clairement qu’est interdit l’investisseur individuel, finançant les créations d’entreprises, ceux qu’on appelle les Business Angels, qui investissent individuellement plusieurs centaines de milliers d’euros ou de dollars pour créer les fameuses gazelles, ces entreprises à croissance rapide.

Ils ne peuvent pas nous dire plus clairement que seuls sont autorisés les financements par l’État et ses agences comme la BPI, ou par les organismes de capital-risque dont l’un des leurs est d’ailleurs devenu délégué général.

Mais qui dans la grande masse de l’opinion saura que la BPI et ses prédécesseurs comme l’ANVAR ou CDCEntreprise ont été des désastres financiers, qu’il a fallu par exemple fermer l’ANVAR en 2005 avec un trou de trésorerie reconnu par la Cour des Comptes et resté inexpliqué de 261 millions ?

Qui dans la grande masse de l’opinion sait que dans le haut personnel de la direction de la législation fiscale qi prépare nos lois fiscales, aucun n’est jamais passé par une entreprise mais près de la moitié d’entre eux sortent de l’ENA ?

Qui peut donc imaginer que le meilleur investissement que pourrait faire notre pays serait de remettre tout le personnel de la DLF en formation pour une période d’un à deux ans pendant laquelle on leur apprendrait pourquoi et comment se créent des entreprises, quelle est la forme de financement la plus efficace pour les finances publiques, quel est le poids du risque à prendre en considération dans toute imposition du capital, comment encourager ceux qui ont encore de l’argent à investir dans les entreprises des autres ?

On peut imaginer que le meilleur investissement serait de leur organiser des stages et visites à l’étranger, par exemple en Grande-Bretagne pour y voir comment les Britanniques sont arrivés avec trois fois moins de coût budgétaire à créer quatre fois plus d’emplois.

Ce sera très mal vu par l’INSEE qui s’évertue à cacher la réalité économique après avoir éliminé de l’industrie française le secteur privé qui était seul capable d’en dénoncer les méfaits.

Ce serait une étape décisive mais également très mal vue d’autres services de Bercy qui se sont évertués depuis que le chômage est apparu en 1974, à créer des villages Potemkine pour faire croire que le problème était résolu.

 

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1 commenter

Gilbert CLARET avril 7, 2016 - 6:40 pm

La conquête de la DLF par les égalitaristes
Votre article est très intéressant et O combien inquiétant ! J'ai lu récemment une chronique écrite par le couple Pinçon-Charlot (vous indiquez dans votre tableau que Madame Pinçon est membre de l'Observatoire des inégalités), dans Le Monde du 6 avril 2016, section Débats et Analyses. Cette chronique est affligeante tant elle exprime sa haine des riches. Et le plus fort est que le couple Pinçon-Charlot réussit à se faire inviter dans des familles prestigieuses et fortunées sous couvert d'enquête à but scientifique de recherche sociologique sur le mode de vie des "riches" avec prétendument un regard neutre et objectif. En fait, ils se nourrissent des confidences que leurs font les riches familles en toute naïveté et s'en servent ensuite de façon "scientifique" pour les détruire. Détestables personnages en vérité.

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