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L’enquête américaine qui fait voler en éclats les théories de Thomas Piketty

par Bernard Zimmern
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Nous avons montré dans les articles précédents (parties 1, 2 et 3) que près de la moitié des emplois créés par des entrepreneurs encore en charge de leur entreprise, plus du quart de l’emploi total américain, avait permis à leur créateur de figurer dans le centile des plus hauts revenus, le célèbre 1%.

La question qui vient naturellement à l’esprit est de savoir si les entrepreneurs figurant dans ce centile ont créé des entreprises parce qu’ils étaient riches, ou s’ils sont entrés dans ce centile grâce aux entreprises et aux emplois qu’ils ont créés.

On rappelle que les entrepreneurs couverts par notre étude n’ont pas hérité de leur entreprise ni ne l’ont achetée, mais qu’ils l’ont créée et sont encore en charge de sa gestion.

Il semble que l’enquête SCF apporte une réponse très nette à cette question : on n’est pas dans les hauts revenus quand on crée son entreprise ; on devient membre du premier centile progressivement, quand l’entreprise prend de l’âge et qu’elle voit ses effectifs croître.

En effet, en classant les entreprises par leur âge, il est possible (graphique) de constater que le pourcentage d’entreprises jeunes dont l’entrepreneur figure dans le 1% des plus hauts revenus est très faible et grandit avec l’âge.

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Le seuil minimal de revenu pour être dans le 1% en 2013 est de 428.713 dollars.

On voit que pour les entreprises de moins d’un an le pourcentage des dirigeants d’entreprise qui se classent par leurs revenus dans le 1% est inférieur à 10% exactement 8% (mais comme on tombe sur de petit nombres, ce pourcentage n’est pas connu avec une grande fiabilité).

Il est par contre significatif que ce pourcentage monte lentement avec l’âge de l’entreprise.

On commence à apercevoir que le modèle de l’entrepreneur qui figure dans le 1% des plus hauts revenus est un entrepreneur qui a investi dans son entreprise pendant des années pour la faire grandir, a vu ses effectifs croître comme ses bénéfices qu’il réinvestit, pour atteindre en moyenne 41 salariés (en 2013) et finir, plus ou moins rapidement, par entrer dans le panthéon du 1%.

 

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