Ces impôts ont le goût de l’habileté et de l’imagination de Bercy : le CET (Contribution Economique Territoriale), la CFE (Cotisation Foncière des Entreprises), la CVAE (Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises, la Taxe sur les Salaires, les Versements Compensations liés aux transports… et j’en oublie certainement. Ils financent l’Etat central, les régions et collectivités, les communes : un beau bazar.
En 2019, les impôts sur la production payés par les sociétés (hors entreprises individuelles), financières et non financières, se sont élevés à 85,5 Md€ en France, soit 3,5 % du PIB, ce qui était nettement supérieur au niveau atteint dans les autres grands pays européens, Suède exceptée. L’Allemagne est à 0,7 % du PIB… soit 5 fois moins que la France.
Il aura fallu la crise économique et sanitaire pour que le gouvernement franchisse le pas et implémente, dans le cadre de la loi de finances 2021, la baisse de 10 milliards d’euros par an d’impôts de production, jusqu’alors vivement critiqués pour leur impact sur la compétitivité française et qui devrait ramener ces impôts à environ 3,1% du Pib, encore plus de 2 fois celui de la zone euros et 4 fois celui de l’Allemagne !
Nous avons montré le problème crucial de la compétitivité française illustré par déficit abyssal de la balance commerciale.
Une des causes du déficit de compétitivité des entreprises Françaises est le manque d’investissements, que ce soit dans la recherche ou les moyens de production ou même les salaires pour attirer les compétences.
Et les 10 milliards d’allègements annoncés ne font pas le poids : il faut absolument reconstituer les marges pour permettre aux entreprises françaises d’améliorer leur « Compétitivité Hors Coût », le gros problème de l’industrie chez nous.
Dans le même temps, notre président, celui du « quoi qu’il en coute », nous annonce en grande pompe un plan de relance de 30 milliards… sur 5 ans, soit 6 milliards par an, dont un bon tiers pour la filière énergétique, ce qui est souhaitable. Mais pour le reste, laissons les entreprises décider de la meilleure manière d’investir et de promouvoir l’innovation, et baissons bien plus ces impôts de production des entreprises qui les freinent !
Il faudrait diminuer les impôts de production d’au moins 40 milliards PAR AN pour se retrouver au niveau de la moyenne de la zone euro . Utilisons donc la manne du plan de relance pour baisser les impôts que diable ! Quand l’Etat français et sa cohorte de fonctionnaires va-t-il enfin faire confiance aux entrepreneurs ?
On apprend dans le même temps que Herbert Diess, grand patron de Volkswagen (et ancien syndicaliste) a annoncé un plan d’investissement de 75 milliards € sur 5 ans dans le développement de la voiture électrique…. Et une possible suppression de 30.000 postes (1/4 des salariés de VW). Un autre monde. Et certains se demandent encore comment l’industrie allemande surperforme l’industrie française. Et pendant ce temps-là, Macron exhorte les responsables de l’industrie automobile française à produire plus… il faudrait aussi qu’il leur donne un environnement plus amical…
Note de dernière minute :
Et pendant ce temps là… Le taïwanais TSMC se prépare à investir 100 milliards de dollars d’ici à 2024 dans ses usines de semi conducteurs, ce qui laisse perplexe devant l’annonce de 6 milliards sur 5 ans du plan de relance dans cette industrie…
3 commentaires
Laissons les entreprises agir et stimulons les sans… prendre leur place de décisionnaire !
Au delà de ce que vous démontrez clairement sur la lourde entrave des entreprises françaises alourdies par le poids considérable des impôts de production, votre mise en perspective du plan national d’investissement de 30 milliards € sur 5 ans présenté pour la France par Emmanuel Macron est saisissante : comparés au montant budgété de 75 md€ par la seule entreprise VWagen ou de 100 milliards de dollars planifiés par la société taïwanaise TSMC, celui annoncé pour notre pays paraît tellement hors de proportion !
Impôts de production des entreprises versus Plan de Relance
Comme à sa triste habitude Bercy coupe le blé en herbe, il tue les entreprises à petit feu !
95 % des entreprises , statistiquement , n’existent pas : elles ont moins de dix salariés .
95 % des entreprises , statistiquement , n’existent pas : elles ont moins de dix salariés .
https://reseauinternational.net/quest-ce-que-le-rsi-deux-catastrophes-trois-problemes-une-solution/