Cette semaine, d’aucuns fêtent ou pleurent le résultat du Real Madrid en coupe d’Europe de football contre Dortmund. Cela a au moins un avantage sur la semaine dernière lorsque nous assistions aux excès des supporters de Lyon et Lille qui avait carrément organisé un guet-apens à un péage d’autoroute pour régler soi-disant leurs comptes. Résultat pour eux, probablement quelques plaies et bosses mais pour nous, citoyen lambda, de l’ordre d’un million d’euros pour reconstruire un péage qui ne demandait rien et qu’il va bien falloir payer ! Et par qui ? Au bout du bout, par les impôts de tous, au moins de ceux qui en payent.
Et bien, sachez que ces derniers en ont assez ! Ils ne veulent plus payer car ils n’ont aucune raison d’être solidaires des violences et de la casse.
En un rapide tour d’horizon, nous allons déjà payer cette année environ 1 milliard d’euros pour la Nouvelle-Calédonie, quelques millions pour Sciences-Po et Gaza, certainement plusieurs dizaines de millions pour les agriculteurs et autres chantages liés aux J.O. historiquement on pourrait tout à fait rappeler les gilets jaunes ou Notre-Dame des Landes. Arrêtons-nous on pourrait en remplir des pages voire un dictionnaire. Il ne se passe de jour sans qu’on nous annonce une « manif », laquelle bien souvent entraînera derrière elle sa traînée de dégradations privées et publiques, de destruction voire de pillage (et oui les manifestations ont parfois bon dos).
La démocratie est un régime de gouvernement par tous et pour tous dans un cadre défini et accepté. Il donne le droit autant que faire se peut à toutes les opinions voire à leur expression mais il est régi par des lois qui stipulent le respect de l’autre, des propriétés et des biens publics et privés. D’aucuns argumenteront que manifester ne suffit pas, qu’il faut être entendu et que la casse est le meilleur moyen de faire du bruit. Il pourrait également étendre cela au meurtres (cela s’est déjà vu dans le cas des brigades rouges par exemple) : dès lors on peut légitimer les crimes s’ils sont réalisés pour une bonne cause ! Curieuse justice. À noter au demeurant qu’un manifestant violent, même pris en flagrant délit, n’est jamais coupable.
Nous sommes gouvernés par la parole et les explications. Or en matière d’ordre public et de violence, c’est de résultats dont nous avons besoin.
- Devons-nous interdire les manifestations ? Peu souhaitable a priori dans une démocratie ; on peut peut-être par contre les réglementer quelque peu ;
- Punir les organisateurs : un peu de responsabilité ne leur ferait pas de mal et autrefois d’ailleurs ils avaient l’habitude, et pourquoi pas l’obligation, d’organiser un service d’ordre. Cela pourrait compléter les autorisations administratives. Une part de responsabilité pécuniaire serait certainement incitative mais il faudrait veiller à ne pas réserver les manifestations aux seuls riches !
- Tout de même ni la casse, ni le pillage ne font parties de l’expression légitime et il est à peu près certain que sans sanction, les dérives ne feront qu’empirer. Comme ces comportements ne méritent aucune solidarité, il ne serait que justice que ceux qui cassent payent.
- Dans le cadre des équipes de foots, les suspensions de match semblent avoir une certaine influence : cela plombe les recettes, et supprime le spectacle. On pourrait peut-être conditionner le droit à manifester à un comportement correct. À défaut pas de manifestations suivantes ;
- Il faut par contre être réaliste. Il semble bien qu’il y a des professionnels de l’incivisme et de la casse. À défaut de jugement et de prisons pouvant être excessifs et surtout trop lointain, un système de procès-verbaux et d’amendes pourraient peut-être être instauré. Condition : maintien au poste tant que l’amende n’est pas payée. Il est probable que les services de police ont des idées sur ces solutions ;
- Alourdir délibérément les peines ou les PV pour les récidivistes. « Érrare humanum est, perseverare diabolicum » ;
- Amputer ou supprimer les aides sociales.
- Faire effectuer les travaux de bien commun : nettoyage, réhabilitation etc. faire payer les casseurs systématiquement à hauteur de la remise en état ;
- Autres idées …. Donnez-les nous !
Continuer à chercher à améliorer la qualité de vie des populations en tolérant régulièrement des destructions diverses mais massives de biens relèvent de l’histoire du tonneau des Danaïdes… C’est déjà difficile à justifier dans les cas de guerres « déclarées » comme Gaza, l’Ukraine ou le Darfour… mais certainement impossible pour des manifestations d’opinion, quelles que soient leur intérêt surtout à hauteur d’un milliard d’euros. Les populations locales en Nouvelle-Calédonie vont d’ailleurs certainement en souffrir pendant plus d’un an et il serait peut-être de bonne politique de distiller la reconstruction en fonction du climat social.1
- le PIB par habitant en Nouvelle-Calédonie est supérieur à 30 000 € par an, ce qui est un peu moins que la métropole mais bien plus que la plupart des pays alentour, y compris la Chine, ou les territoires du Pacifique. ↩︎
3 commentaires
Toutes mes excuses aux fans du football pour avoir confondu lieu et club dans mon papier : il s’agissait bien sûr du match PSG -Lyon qui s’est déroulé à Lille !
Le problème, commence avant les casses : un état qui ne sait pas se faire respecter et qui ne cède que devant la violence. Faire payer et être convaincant, suppose probablement que des camps soient créés pour héberger les milliers de casseurs un certain temps et de communiquer abondamment sur les conditions pour « mériter » hébergement. Actuellement les milliers de casseurs rentrent chez eux gentiment.
les macaques n’ont qu’à payer (retenues sur les profits du nickel)