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Et si la France était la grande perdante de la mondialisation ?

par Claude Sicard
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Claude Sicard montre dans cet article que la France plus que tous les autres grands pays industrialisés a eu à souffrir fortement de la mondialisation. L’Economie française est actuellement dans une situation très difficile, et les observateurs de la vie économique nous disent que tous le clignotants sont au rouge. Aussi, certains commencent ils à mettre en cause cette exposition excessive de notre économie à tous les vents de la concurrence mondiale. La France, plus que les autres pays développés, est en position difficile dans la mondialisation, et il serait donc temps que les dirigeants du pays prennent véritablement la mesure du problème

Les États-Unis, eux aussi s’interrogent. L’élection de Donald Trump comme quarante-cinquième président des États-Unis a secoué le monde. Elle traduit la montée d’une vague de colère populaire, nous disent les éditorialistes, la victoire du nouveau président étant due essentiellement au vote des laissés-pour-compte de la mondialisation aux États-Unis, en particulier celui de tous les électeurs de l’ancienne ceinture industrielle, la Rust Belt, cette partie septentrionale des États-Unis autrefois très industrialisée. Le politologue américain Thomas Guenelé nous dit que le vote qui vient d’avoir lieu traduit le clivage entre les gagnants et les perdants de la mondialisation aux États-Unis où se sont créés, dit-il, « de trop nombreux territoires relégués qui s’enfoncent dans le précariat ». Une grande partie de l’électorat américain se dresse donc à présent contre la mondialisation. En France, Manuel Valls, encore Premier ministre, dans une tribune parue dans le journal Les Echos du jeudi 24 novembre 2016 nous disait : « La mondialisation a longtemps été la promesse de plus de prospérité, de plus d’emplois et d’emplois à forte valeur ajoutée. Or, il faut se rendre à l’évidence : cette promesse n’a pas été tenue ». Nous devons reprendre notre destin en main, nous servir de la mondialisation, pas la subir.

Il pourrait bien s’agir, en effet, de la fin de la mondialisation. Et l’ancien Premier ministre italien Enrico Letta nous dit qu’il s’agit, sans aucun doute, de l’événement le plus important depuis la chute du mur de Berlin.

Donald Trump, on s’en souvient, a déclaré en effet, tout au cours de sa campagne, qu’il aurait pour objectif de rapatrier l’emploi, et cela va donc nécessiter la renégociation, voire la dénonciation, des grands accords commerciaux, et éventuellement même une sortie des États-Unis – la plus grande puissance économique mondiale – de l’OMC[[Organisation Mondiale du Commerce]]. Le slogan du candidat Trump tout au cours de sa campagne, il faut s’en souvenir, était « Make America great again ». Et, élément que les mondialistes trouvent inquiétant, le nouveau président a pris pour conseiller Dan Di Micco, l’ancien président du groupe sidérurgiste américain Nucor qui est connu pour être un contempteur acharné de la mondialisation. Il pourrait donc bien s’agir de ce que Thomas Guenelé appelle « la fin de la mondialisation malheureuse ».

Malheureuse pour quoi ? Parce qu’elle a créé beaucoup de chômage dans les pays développés, ce qui n’était pas prévu à l’origine. Et, de surcroît, elle a causé de très gros dégâts en matière d’environnement dans les pays en voie de développement qui se sont intégrés dans la mondialisation. Par ailleurs, elle a laissé de coté tous les pays africains. Aussi voit-on à présent naître et se développer de nombreux courants anti-mondialisation, un peu partout dans les pays riches.

La mondialisation s’est mise en place progressivement à partir de la fin des années 1970 sous l’impulsion des grandes organisations internationales que sont le FMI et la Banque mondiale, ainsi d’ailleurs que du Trésor américain. Il a été considéré par ces organismes que la liberté des échanges et des mouvements de capitaux était le seul moyen d’assurer le développement des pays pauvres. L’économiste Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie, l’a définie comme « un processus d’intégration des nations dans un espace économique mondial qui tend à échapper aux régulations étatiques nationales ». Ses défenseurs prétendent que ce ne sont pas seulement les pays pauvres qui en bénéficient, mais bien l’ensemble des pays, car ce n’est pas un jeu à somme nulle : au contraire, nous disent-ils, c’est un jeu à somme positive. Les grandes multinationales ont joué dans ce processus un rôle déterminant, et elles se trouvent être à présent les grandes bénéficiaires du système.

Il y eut, au début, le GATT[[Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce.]], créé en 1947, qui a entraîné des cycles de libération des échanges, puis le consensus de Washington inspiré par l’économiste John Williamson, en 1989, et ensuite la création de l’OMC[[Organisation mondiale du commerce.]], le 1er janvier 1995, à Genève. L’Organisation mondiale du commerce comprend 149 pays qui ont chacun une voix, et cette organisation internationale contrôle le commerce mondial des produits et des services. Trump, au cours de sa campagne, l’a qualifiée de « désastre », et Joseph Stiglitz, ancien chef économiste de la BIRD[[Banque internationale pour la reconstruction et le développement]], a remis en cause la mondialisation néo-libérale telle qu’elle est conçue de nos jours, niant la capacité d’autorégulation des marchés. Dans son ouvrage, « La grande désillusion » il nous dit : « Aujourd’hui, la mondialisation, ça ne marche pas ». Et l’on sait qu’il s’est violemment opposé à la doctrine du FMI qu’il a qualifié de « fanatisme du marché ».

Quels sont les pays perdants et les pays gagnants ?

Le seul critère que l’on puisse utiliser pour juger de l’évolution de la richesse des pays est le PIB per capita estimé en PPA (parité de pouvoir d’achat) tel qu’il est calculé par les économistes de la Banque mondiale. Les chiffres pour la période 1990-2015 sont les suivants :

Evolution du revenu par tête, en US $ (PPA)
1990 2015 Multiplicateur
Pays gagnants
Chine 980 US $ 14.238 US $ 14,52
Viet Nam 970 6.027 6,21
Inde 1.146 6.088 5,31
Japon 19.229 37.321 5,15
Indonésie 2.893 11.035 3,81
Thaïlande 4.298 16.305 3,79
Hong Kong 17.434 56.719 3,25
Monde 5.413 15.470 2,85
Pays perdants
Pays-Bas 18.791 48.458 2,57
Allemagne 19.032 47.268 2,48
Danemark 18.773 46.635 2,48
Royaume-Uni 17.446 41.324 2,36
États-Unis 23.954 55.836 2,33
Suède 20.075 46.420 2,31
France 17.505 39.678 2,26
Grèce 13.250 26.680 2,01
Source : Banque mondiale

Comme le montre ce tableau, c’est, à l’évidence, la Chine qui, de très loin, ressort comme ayant été jusqu’ici la très grande bénéficiaire de la mondialisation. Son revenu moyen per capita a été, dans la période étudiée, multiplié par 15, en dollars américains courants. Les autres gagnants, mais dans des proportions bien moindres, sont les pays asiatiques.
Si l’on raisonne en valeurs relatives, en comparant les évolutions des pays par rapport à la moyenne « monde » calculée par la BIRD, on a les évolutions suivantes :

Évolution par rapport à la moyenne « monde » :
1990 2015
Pays gagnants :
Chine 19 % 80 %
Inde 21 % 39 %
Indonésie 53 % 71 %
Thaïlande 79 % 105 %
Moyenne monde 100 % 100 %
Pays perdants :
USA 443% 361 %
Allemagne 352 % 327 %
Pays Bas 347 % 313 %
Suède 371 % 300 %
GB 322 % 267 %
France 322 % 256 %
Grèce 245 % 172 %

Le graphique en annexe illustre ces évolutions.

Comme le montrent ces chiffres, les perdants, dans les évolutions qui ont eu lieu dans la période 1990-2015 sont les pays développés, tant les États-Unis eux-mêmes qui ont été les initiateurs de la mondialisation, que tous les pays européens ; la France, comme on peut le voir, ayant régressé en valeur relative plus que les autres. Quant aux pays africains, ils sont restés très en arrière, avec un multiplicateur de 2,11 seulement.

Il faut, évidemment, examiner en complément, plusieurs autres critères pour affiner le diagnostic : les emplois industriels perdus, le taux de chômage, le solde de la balance commerciale, et l’endettement des pays.

Chine : le développement de la Chine s’est fait, comme c’est le cas pour tout pays sous-développé qui entreprend de sortir de son état de sous-développement, à base d’investissements étrangers. Les grandes firmes internationales qui investissent dans un jeune pays qui sait créer un climat de confiance et des conditions favorables pour attirer et sécuriser les investissements étrangers, apportent leur savoir-faire technique et les méthodes de gestion. Elles forment localement les personnels dont elles ont besoin, et elles commercialisent elles-mêmes les produits fabriqués sur place grâce à leurs réseaux de distribution mondiaux. Le développement d’un pays sous-développé ne peut se faire autrement, car tout pays qui se développe voit ses importations croître à un rythme très rapide, et il lui faut donc pour payer ses importations qu’il soit en mesure de développer au même rythme ses exportations. Un pays faisant du développement en autarcie est incapable d’exporter les produits qu’il fabrique, car il n’a pas de réseaux de vente à l’étranger. Son développement s’arrête donc très vite, et il plonge dans l’inflation.

La Chine est devenue l’atelier du monde. Les investissements directs étrangers (IDE) sont passés de 3 milliards de dollars en 1988 à 38 milliards en 1995, faisant alors de ce pays l’un des principaux pays d’accueil des investissements étrangers. Dans la période plus récente, les autorités ont voulu réduire ces flux d’investissements pour calmer le rythme de croissance du pays, un rythme qui s’emballait. Les entreprises à capitaux étrangers représentent aujourd’hui 58% des exportations chinoises. Dans ce pays où la main-d’œuvre est très disciplinée, et habile, le niveau de vie s’est élevé rapidement. Les salaires ont plus que triplé, en moyenne, entre 2000 et 2013 : ils sont actuellement de 400 à 450 dollars, contre 3.300 dollars en moyenne aux États-Unis. Et la population des millionnaires chinois croît au rythme de 10% par an !

États-Unis : les États-Unis ont un taux de chômage faible : 4,6% actuellement. Ils ont perdu pourtant 25% de leurs effectifs industriels entre 1995 et 2005, et la chute de l’emploi industriel s’est poursuivie, ensuite, sensiblement au même rythme. L’industrie ne concourt plus que pour 12% seulement à la formation du PIB. En matière de commerce extérieur, les États-Unis importent beaucoup plus de produits manufacturés qu’ils n’en exportent : 1.123 milliards de dollars de biens manufacturés exportés par exemple en 2013, contre 1.651 milliards importés. Globalement, leur balance commerciale est très déficitaire : 750 milliards de dollars en 2013. Et le pays est extrêmement endetté : 19 mille milliards de dollars, soit 103% du PIB.

France : la situation de la France est bien plus préoccupante encore que celle des États-Unis. Le taux de chômage y est très élevé : 10% actuellement, et près d’un jeune sur quatre entre 15 et 24 ans est au chômage. Le pays a vu fondre ses effectifs industriels à une allure bien plus vive qu’aux États-Unis : ils sont passés de 5.700.000 en 1975 à un peu moins de 2.800.000 actuellement, soit dans toute cette période entre 65.000 et 70.000 emplois détruits chaque année. Entre 2009 et 2011, par exemple, il y a eu 880 fermetures de sites industriels en France. Les délocalisations ne représentent selon les études faites par les pouvoirs publics[[Direction du Trésor]] que 7.000 emplois perdus par an : elles n’expliquent donc pas la régression importante des effectifs de la branche. Il s’agit bien de problèmes de concurrence avec les produits asiatiques : donc essentiellement des problèmes de compétitivité de l’industrie française et de capacité des entreprises à se battre sur les marchés étrangers. Le secteur industriel ne participe plus que pour 11% seulement à la formation du PIB, contre 24% en Allemagne, et 20% pour ce qui est de la moyenne OCDE. En matière de commerce extérieur, les importations de biens manufacturés sont devenues bien supérieures aux exportations, et elles représentent 54% de la consommation intérieure. La balance du commerce extérieur du pays est donc très régulièrement déficitaire, un déficit considérable, chaque année, de l’ordre de 50 à 60 milliards d’euros. Et, comme c’est le cas pour les États-Unis, l’endettement du pays n’a cessé de croître, et il est devenu extrêmement élevé : 2.180 milliards d’euros, soit près de 100% du PIB.

Allemagne : la situation économique de l’Allemagne est excellente, et ce pays est actuellement la première puissance économique européenne. L’Allemagne est au troisième rang des exportateurs mondiaux. Certes, la croissance du revenu per capita, dans la période étudiée, ne s’est pas faite tout à fait au rythme de la croissance mondiale, comme l’indiquent les chiffres de la BIRD. Le taux de chômage allemand est faible, les effectifs industriels se maintenant à un niveau élevé, aux environs de 7.600.000 salariés, et ils croissent même légèrement certaines années : en 2014, par exemple, l’Allemagne a créé 40.000 emplois dans l’industrie alors que la France cette même année en perdait 30.000. La balance commerciale du pays est régulièrement excédentaire : 248 milliards d’euros par exemple en 2015. La dette publique est très inférieure au PIB : 2.150 milliards d’euros actuellement, soit 71% seulement du PIB, et elle va en se réduisant régulièrement chaque année.

Ce qui fait le succès de l’industrie allemande, c’est qu’il s’agit d’une industrie à haute valeur ajoutée avec énormément de secteurs faisant une R&D intensive. L’Allemagne est donc un pays qui grâce à son industrie high-tech a réussi à tirer son épingle du jeu dans la mondialisation, ce qui n’est pas du tout le cas de la France.

Les firmes multinationales : ces grandes firmes ont réorganisé leur chaîne de valeurs en exploitant au mieux les conditions économiques favorables que chacun des maillons de la chaîne est susceptible de tirer de la nouvelle économie mondiale. Elles sont, unanimement, considérées par les économistes comme les grandes gagnantes de la mondialisation. La CNUCED[[Conférences des Nations unies sur le commerce et le développement.]] indiquait qu’en 2010 le nombre de ces firmes s’élevait à 79.000, avec 870.000 filiales dans des pays étrangers. A elles seules, elles réalisent à présent les deux tiers du commerce mondial.

La France, victime de la mondialisation ?

Comme l’indiquent les chiffres que nous venons d’examiner, la France ressort de cette analyse comme étant le pays, parmi les pays industrialisés, qui a eu le plus à perdre au jeu de la mondialisation. Et, phénomène aggravant, elle a laissé croître démesurément les effectifs du secteur public, comme si cela était une solution à la chute des effectifs du secteur marchand. Elle se retrouve donc à présent, avec un secteur public surdimensionné qui représente 24% de la population active, contre par exemple 16% dans le cas de l’Allemagne, 15% dans celui des Pays Bas, et 8% seulement au Japon. Ces sureffectifs en matière d’emplois publics pèsent très lourdement sur la collectivité nationale, induisant une fiscalité extrêmement lourde qui entrave considérablement la compétitivité des entreprises du pays. Les marges des entreprises industrielles s’en trouvent considérablement réduites : elles sont 10 à 12 points inférieures aux marges de leurs concurrentes outre-Rhin, en sorte que les capacités d’investissement des entreprises françaises dans le domaine industriel sont extrêmement réduites, phénomène qui augure mal de l’avenir puisque les investissements d’aujourd’hui sont les emplois de demain.

Il va donc falloir que le président qui va sortir des prochaines urnes examine quelles sont les dispositions à prendre pour redresser la situation. Et il y a urgence à agir. Deux thèses s’affrontent dans la manière de redresser l’économie française : la voie libérale d’un côté, la voie dirigiste avec un État stratège et acteur de l’autre. Le problème est de savoir si la voie libérale proposée par les leaders de la droite sera finalement acceptée par l’ensemble du peuple français. Elle est l’option préférée des classes aisées, mais on doit prévoir qu’elle serait totalement rejetée par les classes populaires, qui, elles, opteraient volontiers pour la voie étatique, voie que ses défenseurs, arguant que c’est la solution qui a réussi à la France au cours des Trente Glorieuses, qualifient de « néo-colbertisme ». Si la voie du colbertisme était adoptée, il faudrait ou bien que la France sorte de l’Europe, ou bien que l’Europe se décide enfin à se protéger.

Annexe

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3 commentaires

C. A. Aspar décembre 14, 2016 - 4:53 pm

Et si la France était la grande perdante de la mondialisation ?
Remarquable analyse ,félicitations !

Répondre
Yves Montenay décembre 19, 2016 - 10:42 am

Et si la France était la grande perdante de la mondialisation ?
L’argument classique pour consoler les « perdants » est de dire que leur population a bénéficié de prix beaucoup plus bas sur certains produits que s’il n’y avait pas eu mondialisation. J’avoue ne pas avoir compris si l’article tient compte de ce facteur. Plus précisément est-il vraiment pris en compte par le fait que les PIB sont « PPA » ?

De toute façon l’impact psychologique reste fort : savoir qu’on a donné du travail aux Chinois et que l’on peut acheter un T-shirt pour moins cher ne console pas un chômeur français dont l’usine « est partie en Chine », surtout s’il est « scotché » dans une lointaine province par l’emploi de sa femme par exemple.

Remarquons que la mondialisation continue, et que les délocalisations industrielles se font maintenant au détriment de la Chine et en faveur du Vietnam

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Fouquereau janvier 24, 2017 - 8:19 am

Et si la France était la grande perdante de la mondialisation ?
Superbe analyse. J’irai simplement un peu plus loin que l’ami Claude Sicard
Lorsqu’il écrit : il serait temps que les dirigeants du pays etc…..Oui mais il serait temps que les Français prennent la mesure du problème; Voter « populiste » peut-être dangereux, les bras tendus, les poings fermés ou mains ouvertes n’apportent rien de bon.
La globalisation issue de l’idéologie néo libérale s’avère être un échec pour la majorité des hommes, pour l’ensemble des Etats. Que les Etats-Unis sortent où non de l’OMC ne résoudra rien, nous avons à renégocier TOUS les traités signés depuis 1944 en commençant par ceux de Bretton Wood
C’est un nouveau monde, basé sur les Nations qu’il s’agit aujourd’hui de reconstruire

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