Page d'accueil Regards sur l'actualité Enseignant braqué : la violence rampante dans nos collèges et lycées

Enseignant braqué : la violence rampante dans nos collèges et lycées

par Richard Krieger
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Les réseaux sociaux s’enflamment pour un événement, certes un peu hors norme, mais qui n’est pourtant pas exceptionnel.

Oui, les statistiques qui avaient été menées sous le mandat d’Allègre (en 2000) puis sous celui de Ferry (en 2004) avec le logiciel SIGNA[[SIGNA pour « signaler ». Ce sont les Chefs d’établissement qui, grâce à ce logiciel, pouvaient signaler les incidents graves qui se déroulaient dans leur établissement !]], en disent long sur le problème des « incivilités » qui ont pénétré lentement mais sûrement, le monde de l ‘Education !

SIGNA qui identifiait les établissements les plus violents a été remplacé par SIVIS, un logiciel plus anonymisé qui ne permet plus les comparaisons entre établissements. Les chiffres tirés de SIGNA ci-dessous, reflètent donc une époque plus calme que celle d’aujourd’hui. Et il ne suffit pas d’être un grand clerc pour imaginer que les faits se multiplient chaque jour davantage au point d’arriver à une moyenne de 442 cas de violence recensés chaque jour (pour 162 jours de classe dans le secondaire) selon le Parisien (**). Ce chiffre ne tient pas compte du primaire, et est probablement sous-estimé quand on sait que beaucoup de ces cas de violence ne sont même plus signalés, vu la banalisation des faits et le refus de l’encadrement de porter ces situations à la connaissance de leur hiérarchie par crainte de ne pas être soutenus ou d’être critiqués pour manque d’autorité.

Je laisse le lecteur imaginer l’importance de la situation pour mieux comprendre le désespoir de nos enseignants… à la lecture de ces chiffres.

Nombre d’Incidents graves signalés 85 132
Parmi ces incidents graves, on trouve :
-Violence physique sans arme 23 018
-Violence physique avec arme par destination 1 651
-Racket ou tentative de racket 1 557
-Port d’arme autre qu’arme à feu 590
-Port d’arme à feu 40

La situation s’est lourdement aggravée dans les établissements publics, majoritairement touchés par ces problèmes, avec une évolution dramatique dans les zones dites « sensibles » qui deviennent de plus en plus des zones où la République ne peut plus agir.
Notre ministre de l’Education, ancien Recteur de l’Académie de Créteil, a été confronté à ce type de problèmes. Mais à son époque, les réseaux sociaux n’avaient pas l’importance d’aujourd’hui ; et les enseignants touchés par ce mal endémique vivaient en silence leurs difficultés.
Aujourd’hui, M. Blanquer, pressenti un temps pour devenir ministre de l’Intérieur dans le dernier remaniement ministériel, n’a pas réellement de solution… et sa volonté de supprimer l’usage des mobiles dans les établissements devient dérisoire tellement elle s’éloigne de l’importance du problème posé.

Monsieur le ministre de l’Education, osez et n’ayez plus peur (comme le disait l’ancien pape Jean Paul 2). Vous devez rechercher des solutions efficaces pour ces populations réfractaires à toute discipline.
Laissez-nous vous souffler quelques pistes de réflexion :
– Hier, les internats disciplinaires permettaient de sanctionner les dérives des récalcitrants au « vivre ensemble », car les sauvageons sans discipline, deviendront des crapules qui finiront en prison ! Et construisez, en parallèle, des internats d’excellence pour ceux qui ont envie de réussir.
– Réinstaurer la loi Ciotti qui permet de supprimer les allocations familiales aux familles dont l’enfant est récalcitrant. Cela était un excellent avertissement aux familles concernées, surtout si elles étaient « complices ». Un couplet sur leur responsabilité juridique pourrait compléter le tableau.
 Supprimer définitivement le quota des 20% d’ouverture d’établissements privés sous contrats, pourcentage qui limite aujourd’hui l’ouverture des classes et des écoles dans l’enseignement privé. Car, même si les statistiques sur les incidents graves par établissement ne sont plus communiquées au grand public[[Le Parisien, le 30 septembre dernier, dans un article sur les violences scolaires, a calculé une moyenne de 442 incidents recensés chaque jour.]], gageons que les établissements privés sont moins touchés par ces problèmes. L’obligation du public, en particulier le zonage, peut par ailleurs être vécue comme une forme d’oppression. Ensuite laissons les parents juges de la meilleure solution pour leur enfant, en fonction de sa personnalité et de leur souhait éducatif.

Enfin, pour terminer ce billet d’humeur, je vous livre le classement de l’OCDE qui sur 65 pays, place la France à la 61ème position pour le calme des classes et le climat scolaire.
Alors, Monsieur le ministre, osez faire votre « révolution » avant qu’il ne soit trop tard ! Les enseignants et les parents seront prêts à vous suivre et à vous en remercier !

 

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