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Élections suite (et fin ?)

par Yves Buchsenschutz
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Pour la première fois depuis que le quinquennat a été mis en place, les élections législatives suivantes ne donnent pas une majorité automatique et inconditionnelle au président élu. Les Français ne sont donc pas abonnés, comme d’aucuns pouvaient le penser, à voter des blancs seings. Personnellement, je fais partie de ceux qui considèrent que le quinquennat a été une mauvaise décision prise par des hommes politiques qui, par intérêt personnel, n’aiment pas la cohabitation car elle veut dire bien sûr plus de difficultés pour gouverner. Je pense personnellement que le décalage entre l’élection présidentielle et l’élection de l’assemblée est un bon moyen d’une part de recaler éventuellement le système au bout de deux ou trois ans si nécessaire et surtout d’obliger les hommes politiques à trouver des solutions qui entraînent l’adhésion de la population en majorité et pas seulement des groupies du moment.

On a beaucoup reproché à Monsieur Macron son « arrogance ». Je ne suis pas certain qu’elle soit si forte que cela : une autre interprétation est que quand on a été « bien élu » aux présidentielles et confirmé en quelque sorte aux législatives on coure un fort risque de commencer à planer. Aujourd’hui nombreux sont ceux qui s’interrogent, parfois avec angoisse sur le fonctionnement futur système. Que je sache la cohabitation entre Monsieur Chirac et Monsieur Jospin ou entre Mrs Mitterand et Balladur n’a pas empêché la France de tourner. La constitution a résisté à cette innovation et des décisions ont été prises, bonnes ou mauvaises, comme d’habitude. Une autre hypothèse serait même que la coïncidence « organisée » des élections présidentielles et législatives soit une des raisons pour lesquelles jusqu’à présent les nouveaux présidents élus selon cette formule n’arrivaient pas à se faire réélire car peut-être, poussés inconsciemment à des comportements disons monarchiques.

Nous vous demandons également de considérer avec intérêt que Monsieur Mélenchon qui a réussi le tour de force de faire croire à une gauche regonflée (enfin ce qu’il a rassemblé dans son sac) butera tout de même non seulement sur un manque d’effectif mais également sur le maintien de groupes différents à l’assemblée, ce qui risque de ne pas permettre de créer une opposition structurée. Il y a fort à parier que demain des alliances ponctuelles se noueront autour de divers sujets (les communistes par exemple voteront-ils le programme nucléaire de Monsieur Macron ? EELV par contre probablement pas). Mais ce sera plus compliqué … au demeurant le fait que la gauche cumulée y inclus les écologistes remportant en tout 150 sièges est un peu une victoire à la Pyrrhus. Il paraît qu’à côté de la liste des points d’accord, existe déjà celle des désaccords. À date tous les partis jurent qu’ils ne s’allieront pas avec la majorité présidentielle : qui ? Et pour combien de temps ? La liste des transfuges a commencé il y a bien longtemps, dans tous les cas, il y a au moins cinq ans.

La deuxième leçon de cette élection c’est le taux d’abstention. Il monte inexorablement et pose tout de même une vraie question concernant le régime démocratique représentatif. Quand dans un département comme la Seine-Saint-Denis, seuls 21 % des inscrits sont allés voter, on peut s’interroger sérieusement sur la manière dont la population locale voit et vit son appartenance à la communauté nationale. Si l’on rapproche cela des malheureux événements du Stade de France on pourrait imaginer de demander aux casseurs qui ont troublé cette fête du sport leur carte de vote émargée car cela signifie implicitement qu’ils souhaitent vivre à leur manière et non plus dans le cadre des us et coutumes de la nation où ils résident. Peut-être faut-il le punir ? le taxer ? inventer une peine particulière. Il existe en tout cas des pays dans lequel le vote est obligatoire : ne pas voter, c’est revendiquer un droit de parole que l’on a refusé délibérément d’exercer dans le cadre légal et républicain. Il serait intéressant d’essayer d’étudier s’il y a une relation entre l’abstention, ou le refus de vote, et la participation aux manifestations façon black block. Cracher dans l’urne cela signifie aussi quelque part que je récuse le principe majoritaire voire l’existence ou l’opinion des autres. Le regroupement NUPES, en n’arrivant pas à créer un groupe unique à l’Assemblée a probablement perdu beaucoup de son efficacité mais risque de la reverser dans la rue … la première défaite du président Macron, ce sont d’abord les gilets jaunes.

Mais le point qui me paraît le plus grave, en tout cas le plus significatif ce sont des 89 députés du Rassemblement National. Si l’on revient quelque peu sur son histoire, il a d’abord comporté une forte composante xénophobe en particulier à l’encontre des populations islamiques provenant en particulier d’Afrique du Nord. Pendant longtemps, la laïcité, la bien-pensance, les droits de l’homme ainsi que le christianisme lui-même prônant l’accueil du prochain… ont fait barrage à l’officialisation de la difficulté de coexistence de populations de culture (trop ? ) différentes. Le moins que l’on puisse dire aujourd’hui, c’est que le barrage a lâché. (Paradoxalement c’est probablement Monsieur Zemmour, par sa position plus intellectuelle qui a rendu le saut plus acceptable). En particulier le barrage chrétien a lâché devant l’inquiétude des populations autochtones (celles que l’on appelle aujourd’hui dans d’autres pays parfois « premières nations » et qui revendiquent une sorte de propriété historique de territoire ou de pays ). Il est la réponse réaliste à des politiques qui se sont révélées sans exception des paroles vides de réalisations et auxquelles on a accolé une montée d’insécurité civile générale (zones de non-droit), même si la criminalité a elle, de fait, plutôt régressé.

De facto nous nous trouvons face à quatre hypothèses :
1. le président dissout l’assemblée et provoque de nouvelles élections. Cela paraît peu probable à court terme
2. la construction d’une coalition « à l’allemande » ( et dans de nombreux pays) de gouvernement avec programme commun prédéfini et répartition des dépouilles. Pour le moment tous les partis semblent la refuser et sauf à recréer un animal totalement inconnu il semble que ce ne pourrait être que Ensemble + LR
3. un gouvernement projet par projet : si une majorité se dégage pour le nucléaire par exemple, votons le ! Pour le pouvoir d’achat ! De même. etc… cela sera probablement difficile à manœuvrer mais ce n’est après tout qu’une forme de cohabitation. Au passage cette formule pourrait glisser insensiblement vers la 2 sous forme de paquets : par exemple LR et Ensemble : fiscalité et poids de l’Etat contre retraites, ou RN et Ensemble : retraite et Europe contre immigration, sécurité et pouvoir d’achat … Ce type d’échange avec NUPES risque d’être plus difficile, car l’unicité de la gauche n’est que de façade.
4. On ne gère plus que les affaires courantes et retour au 1, disons dans 1 an !

La voie 3 mérite peut-être d’être tentée mais il va falloir la construire : nouveau challenge !
Reste que la montée, laquelle semble inexorable, de partis « simplistes », sinon « populistes » d’extrême-gauche, comme d’extrême droite, (on promet tout et n’importe quoi quitte à le faire cautionner par Monsieur Piketty) augure assez mal de l’avenir : le taux de réussite au baccalauréat, indicateur à priori de la progression de la connaissance dans la population, ne semble pas influer sur sa manière d’envisager ses affaires communes, en particulier économiques et politiques.[[noter en particulier les taux impressionnant d’abstention ou de vote NUPES chez les moins de 35 ans]]

SUGGESTIONS DE PROGRAMMES DE REFLEXIONS POSSIBLES TRANSPARTIS POUR 2022 -2027

CADRAGE :
. PAS D’IMPÖTS EN PLUS
. PAS DE DETTES EN PLUS
. PAS DE FONCTIONNAIRES EN PLUS

CHANTIERS :

. RETRAITES in POPULATION ACTIVE / POPULATION TOTALE
. SANTE
. EDUCATION
. POUVOIR D’ACHAT ET INFLATION
. (RE)INDUSTRIALISATION CHOMAGE
. ENERGIE
. TRANSITION ECOLOGIQUE MOBILITE
. INEGALITES ET ALLOCATION UNIQUE
. SECURITE IMMIGRATION
. Logement

Chacun de ces chantiers pourrait être proposés aux députés et aux partis pour proposition à soumettre au gouvernement et à l’assemblée, en vue d’adoption traditionnelle. Les compositions pourraient être diverses et les thèmes non limitatifs, mais priorisés.

 

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