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Dette et déséquilibres budgétaires : en sortir !

par Yves Buchsenschutz
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DETTE ET DÉSÉQUILIBRES BUDGÉTAIRES : EN SORTIR !

Nous ne reviendrons pas sur l’existence de la dette et sur les déséquilibres budgétaires.

Nous avons consacré déjà de nombreux articles à ce sujet avec même une approximation de Claude Sicard chiffrant l’estimation de niveau de vie « surconsommé » par les Français par rapport à leur création de richesses aux environs de 18 %. À tel point qu’aujourd’hui, nos tentatives d’amélioration se limitent à revenir à un déficit annuel de trois pour cent quand nous sommes régulièrement au-delà de cinq avec un cumul supérieur à notre PIB annuel.

Cela signifie en premier qu’il faut arrêter de promettre des améliorations de pouvoir d’achat puisque celles-ci ont déjà été anticipées. Si nous souhaitons réellement sortir de cette ornière nous devrions le plus vite possible revenir à des budgets, une balance des paiements et commerciale équilibrées et en plus, rembourser le plus vite possible la dette antérieure : cela s’appelle en général une cure d’austérité et certains pays autour de nous l’ont déjà vécu. Le meilleur exemple probablement celui de la Suède qui avait beaucoup dérivé comme la France dans les dépenses sociales et qui s’est redressée par un programme musclé soutenu et mené par la gauche comme par la droite politique du pays, alternances comprises.

Pour équilibrer un budget, il n’existe pas de multiples voies : très simplement il faut soit diminuer les dépenses, soit augmenter les recettes, voire dans les cas difficiles comme le nôtre, les deux à la fois.

Diminuer les dépenses est difficile politiquement mais relativement facile à cadrer ; augmenter les recettes par contre peut se faire par deux voies : augmenter les taux d’imposition ou en inventer de nouvelles mais la France est déjà championne du monde en la matière, ou bien augmenter l’activité et donc la base taxable, mais ceci est beaucoup plus aléatoire.

Nous commencerons donc par les dépenses :

l’État doit arrêter de financer tout et n’importe quoi. Dans un autre article nous avions appelé cela la politique des bonbons : le ressemelage des chaussures, les machines à laver, les préservatifs, la taxe d’habitation supprimée etc … les trois appels téléphoniques par jour pour vous proposer une aide de l’État pour des panneaux solaires, des radiateurs, ma prime Rénov etc : arrêtons de rêver et recadrons l’État dans son rôle d’organisateur de la vie commune, pas en Père Noël.

La nation doit se pencher sur la pyramide des âges : chaque année celle-ci « s’améliore » pour la population existante grâce à l’augmentation de  la durée de vie et « se détériore » par la baisse des naissances.

Cela entraîne une hausse continue de la charge des retraites mais aussi des dépenses de santé qui se concentrent naturellement sur cette tranche d’âge. « L’économie » sur les jeunes est beaucoup plus faible et surtout pénalise l’avenir. (Au moins tant que nous serons dans des systèmes principalement de répartition). Le décalage des revalorisations par rapport à l’inflation a déjà été pratiqué, on peut le continuer et l’abandon des « 10 pour cent » pour frais, peut tout à fait s’envisager. Il ne coûte réellement quelque chose qu’à ceux qui atteignent le plafond avec un taux d’imposition élevé !

Concernant les dépenses de santé, la cause du dérapage est double : le vieillissement de la population d’une part mais aussi les progrès de la médecine. On entend beaucoup parler de fraudes y compris des arrêts de travail et des cartes Vitale : il y a probablement de l’ordre à mettre et peut-être faut-il renoncer – c’est dramatique mais c’est notre choix collectif de fait – à certains progrès, à n’intégrer que quand nous pourrons nous les payer.

Toujours au titre des économies, il semblerait pertinent de rappeler régulièrement que le niveau de vie est la contrepartie, immédiate ou différée, d’un travail. Compte tenu du développement de l’intelligence artificielle des robots, on ne sait pas très bien aujourd’hui ce que va devenir le travail mais en attendant, les Français doivent travailler plus tôt et prendre leur retraite plus tard. Et les indemnisations pour chômage doivent garder un caractère incitatif. Le syndrome de l’année sabbatique aux frais de la société devrait devenir une rareté. Un alignement sur les moyennes de taux d’emploi européen serait le bienvenu.

Regardons maintenant le côté recettes :

On entend dire de tous côtés qu’il faut taxer les « riches ». Trois problèmes : le premier est que lorsqu’on taxe un riche, il s’en va et quitte le pays (voir les grands sportifs ou les vedettes de cinéma par exemple ) ; le deuxième est qu’un bon impôt est un impôt pas trop important donc acceptable mais sur beaucoup de gens (la fortune de Madame Bettencourt ( L’Oréal) distribuée à tous les Français représente 500 €euros par personne une seule fois !) ; Le troisième est que par définition ce sont les riches  qui ont l’argent et la mentalité pour investir et développer des activités existantes ou nouvelles. Un remue méninges intéressant serait de trouver comment inciter les riches à investir et puisque les Français dans leur généralité semblent à date augmenter massivement leur épargne, organiser et conforter les circuits de création et de développement de nouvelles entreprises qui sont la plupart du temps les principales créatrices d’emploi. Au demeurant, plutôt via trois fonds d’investissement privés qu’un organisme d’État.

Une autre piste, ou plutôt un expédient, serait une petite majoration de TVA « en quelque sorte sociale » qui, affectée à l’allégement des charges du travail permettrait soit des augmentations de rémunération, soit une baisse des impôts de production et une amélioration potentielle de la compétitivité de l’offre française.

Est-ce que nos politiques, s’il se pensent responsables, peuvent s’engager, en commun sur un programme de ce genre qui durerait certainement plusieurs années et plusieurs gouvernements ? Sinon il faut renouveler le personnel et ceci massivement !

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