Utiliser la respectabilité que confère l’outil statistique pour désinformer l’opinion publique est devenu l’instrument favori de tous ceux qui vivent des politiques de redistribution par opposition à ceux qui militent pour une politique de l’offre : en simplifiant, l’instrument de ceux qui vivent du partage du gâteau économique par opposition à ceux qui cherchent d’abord à le faire grossir[[Distinction qui a longtemps opposé la droite et la gauche mais qui n’est plus vraie en France du fait que la droite, terrifiée par les égalitaristes, est devenue presqu’aussi redistributrice que la gauche et aussi incapable de créer de la richesse]].
De tout temps, les premiers se sont appuyés sur les inégalités pour justifier, au nom d’une justice aux contours flous, car très proche de la jalousie, la redistribution des revenus ou patrimoines des plus riches vers les plus pauvres.
Au passage, il faut rappeler que les principaux bénéficiaires de cette redistribution ne sont pas les pauvres ou les plus faibles mais ceux qui redistribuent et se servent au passage, à commencer par la haute fonction publique et ses prédicateurs, chercheurs publics, professeurs.
Il faut aussi rappeler que la principale conséquence de ce détournement est de créer plus d’inégalités car le premier effet de ces redistributions est de transférer une part croissance de la production nationale des mains de ceux qui créent de la richesse à ceux qui la transfèrent et d’accroître le chômage.
La France est déjà depuis longtemps dans ce processus et l’expérience est concluante car ce transfert aboutit bien à l’un des chômages les plus élevés des pays de l’Ouest
Les pays anglo-saxons avaient jusqu’à présent échappé à cette dégénérescence ; les États-Unis et le Royaume-Uni restaient en effet des nations où il fait encore bon entreprendre, où les créations d’emplois marchands étaient restées à des niveaux assurant le plein emploi malgré une population en plein accroissement aux USA.
Ce n’est plus le cas en Amérique et risque de ne plus le devenir au Royaume-Uni en raison d’une offensive des prédicateurs de l’égalité, utilisant une arme apportée par les technologies modernes, des vidéo distribuées par internet, s’appuyant sur des statistiques qui sont des impostures, mais difficilement décelables par l’homme de la rue.
C’est ainsi que la vidéo Youtube créée par une organisation d’extrême gauche, Mother Jones, est devenue virale ; elle est vue depuis plus de 6 mois à raison de 2 millions de lectures par mois. Inutile de dire que tout dans cette vidéo est truqué ; si on la croit, un quart des Américains seraient des SDF. Si quelqu’un s’amuse à rechercher les sources, il est renvoyé sur une étude qui se borne à établir des préférences de distribution de revenus à partir d’enquêtes d’opinion mais ne dit rien sur les bases statistiques présentées par la vidéo. Celles-ci sont issues d’une autre publication citée en note de bas de page mais non validée par l’enquête d’opinion.
L’homme de la rue qui n’a pas de repère économique autre que cette vidéo ne peut qu’être pris de dégoût devant autant d’inégalités et rejoindre ceux qui, avec le Président Obama, sont en train de détruire ce qui faisait des USA le temple de l’entreprenariat.
Devant le succès de cette campagne, une campagne similaire a été lancée en Grande-Bretagne avec des procédés similaires.
Il est en effet inqualifiable pour ceux qui vivent de l’État et de la redistribution de richesses que les Britanniques puissent réussir à créer plus d’un million d’emplois marchands supplémentaires en deux ans tout en supprimant 500.000 fonctionnaires comme l’a réussi le gouvernement Cameron.
Comment faire face à cette offensive de désinformation ?
C’est un des challenges que rencontrent les démocraties : il ne suffit plus de dénoncer des impostures statistiques par des articles économiques, il faut aussi établir un message de masse, capable de faire comprendre à l’opinion publique les tricheries dont elle est la victime.