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Concurrence, France fais-y face !

par Bertrand Nouel
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La France arrogante ne parvient pas à intégrer la nécessité de caler ses méthodes de production sur celles de ses concurrents afin d’être en mesure d’exporter ses produits, et aussi de ne pas ouvrir grand la porte à l’importation des produits étrangers moins chers. Résultat, la production française s’étiole et le déficit commercial gonfle. Prenons les exemples parallèles des secteurs primaires et secondaires

A commencer par le secteur primaire. L’agriculture et l’élevage, mamelles traditionnelles de la France, sont en piteux état, car la course aux bas prix, à laquelle les consommateurs de produits alimentaires se livrent au nom du pouvoir d’achat – ce qui justifie le développement du grand commerce, au détriment des petits commerces qui ferment à tire larigot dans toutes les agglomérations – entre en pleine contradiction avec le « flight to quality » que l’on veut nous imposer au nom du bio et du commerce de proximité. Résultat, la France impose à ses producteurs des normes plus sévères que la simple transposition des règles européennes, sanctionne ses abattoirs et interdit agriculture et élevage intensifs, avec pour conséquence la non-compétitivité de ses productions, la perte de ses marchés à l’exportation et en dernier ressort, le déficit commercial dans les secteurs où traditionnellement la France excellait. Le secteur des fruits et légumes voit ainsi depuis cinq ans croître son déficit dans ces secteurs pour atteindre 6,4 milliards d’euros en 2019.

Quant au vin, le bordelais (sauf les grands crus) est aussi en fâcheuse posture, lui qui se croyait le maître du monde, subit la concurrence des autres régions viticoles françaises, mais surtout, celle des vins de toute la planète (Italie, Etats-Unis, Amérique du Sud, Australie…) et se voit contraint de transformer sa production en alcool neutre, comme autrefois les vignes du midi : la filière bordelaise a trois vendanges en stock et le gaillacois a été autorisé à transformer deux millions de litres de vin en gel hydroalcoolique !

Pour le secteur secondaire, il n’est pas besoin de longs discours, chacun sait que la désindustrialisation de la France ne fait que s’aggraver, et que l’on mesure maintenant la bêtise des industriels qui plaidaient pour une France sans usines, et tournée vers le secteur tertiaire des services. Les très grandes entreprises industrielles françaises, fleurons nationaux, empêchées de se développer en France du fait d’une réglementation étouffante, du manque de capitaux français et de l’exiguïté du marché, se sont quant à elles tournées vers l’étranger en y développant leurs filiales, au point que la France devient minoritaire chez leurs actionnaires, leur personnel et dans leur chiffre d’affaires. Le leur reprocher n’a pas de sens, il faut au contraire créer les conditions pour rendre attractif le développement de ces entreprises en France. En même temps ces constataexpliquent le trou existant dans le pays entre les grandes entreprises et les PME, par le déficit des ETI par rapport aux pays qui nous entourent.

Le déclin de la France se mesure ainsi à celui de ces deux secteurs essentiels. Le paradoxe est que, à vouloir se retrancher derrière sa supposée supériorité et son modèle de guide planétaire, la France ne fait en réalité qu’accentuer sa dépendance à l’égard de ce monde qui produit moins cher qu’elle dans le cadre d’un modèle capitaliste et consumériste qu’elle voudrait peut-être rejeter mais en est incapable. Le « made in France » restera un slogan ridicule aussi longtemps qu’on ne sera pas capable de produire dans les mêmes conditions de compétitivité que nos concurrents étrangers et que l’on feindra de croire que les Français accepteront de payer plus cher parce que l’origine est française.

Mais tout ceci est un tabou que nos gouvernants successifs sont trop faibles pour briser. Au lieu de libérer l’action, on ne fait qu’augmenter la réglementation ; au lieu de desserrer l’emprise de l’Etat on ne fait qu’accroître le dirigisme ; au lieu de libérer les entreprises on ne fait qu’ajouter des pages au code du travail ; au lieu d’expliquer courageusement qu’il faut mettre une limite budgétaire aux prestations sociales on ne fait qu’y ajouter beaucoup de milliards chaque année (759 milliards en 2016, dont 44 milliards de frais de gestion (!) près de 800 milliards en 2019). Et au lieu de mettre la France en face de son obligation de se placer au niveau de la concurrence mondiale, on se borne à inutilement critiquer sa prétendue déloyauté. Réveillons-nous, et brisons les tabous !

 

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1 commenter

zelectron décembre 20, 2020 - 3:05 pm

ROBOTISEZ* OU MOUREZ !
il n’y a pas 36 moyens de produire aujourd’hui, c’est ça ou s’expatrier !
Les emplois ? quels emplois ? embaucher avant que ne tombent les premiers résultats c’est du suicide !

* au maximum

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