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Australie : tremblement de terre, effondrement du parti socialiste

par Bernard Zimmern
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Les élections au Parlement du dimanche 19 mai en Australie se sont soldées par un tremblement de terre qui rappelle celui de l’élection du président Trump et la disparition d’Hillary Clinton.

En effet le parti des travailleurs présidé par Bill Shorten était donné par tous les sondages et tous les médias comme le grand gagnant prévisible de cette consultation qui intervient après 18 années de gouvernance par le parti conservateur libéral. Il était prévu une avance d’une dizaine de points.
Bill Shorten était tellement assuré de sa victoire qu’il avait même invité Emmanuel Macron pour son intronisation.
Si le vote s’est bien traduit par un écart d’une dizaine de points, cet écart était dans le sens opposé à celui prévu : le parti conservateur l’emportait largement et son président Scott Morrison, premier ministre, était confirmé dans son poste pour les trois années à venir.
Les résultats étaient tellement significatifs que Bill Shorten a concédé sa défaite plusieurs heures avant la fin des élections et a remis ensuite sa démission comme président du parti des travailleurs.

Comment s’expliquer une telle révolution ?

1. D’abord par la personnalité de Shorten lui-même qui avait plusieurs cadavres dans ses tiroirs. En effet un rapport de la commission royale publié il y a trois ans rappelait que Bill Shorten avait été président de l’union des syndicats australiens et que sous sa présidence s’étaient produits en certain nombre de dérapages crapuleux, des syndicats n’hésitant pas à utiliser la menace de grève pour éliminer des syndicats concurrents ou obtenir des entreprises privées des rançons se terminant souvent dans la poche des dirigeants syndicaux. Son style de vie n’était pas non plus fait pour attirer les votes, avec une femme belle mais très élégante, toujours habillée dernière mode et couverte de bijoux ;

2. S’il prétendait défendre les pauvres et les opprimés, il était aussi un membre assidu des clubs les plus fortunés de sa cité de Melbourne. Cela lui avait valu le qualificatif de sycophante par son adversaire Malcolm Turnbull ;

3. Mais, ce qui a été décisif c’est le bon sens du peuple australien qui sait très bien qu’il n’y a pas de repas gratuits et qu’il lui faudrait payer toutes les promesses comme le remplacement des mines de charbon par de l ‘électricité solaire ou garantir la santé gratuite pour tous ; Shorten avait clairement indiqué que sans introduire un ISF à la française, il créerait un impôt sur les successions, inexistant dans le code fiscal australien. Comme l’a très bien exprimé un électeur, les Australiens étaient plus préoccupés de leurs revenus et emplois aujourd’hui et moins par l’avenir de la terre dont beaucoup savaient qu’ils n’y figureraient pas éternellement ;

4. Scot Morrison s’est aussi révélé un homme très proche du peuple, avec des épaules larges mais restant très pragmatique, et une femme très mère de famille modeste.
Cette élection laisse présager que l’Australie restera encore pour longtemps un pays libéral, loin des illusions du socialisme ; et reste très proche des partisans de Donald Trump avec lequel Morrison a beaucoup d‘affinités.

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