Brigitte Macron nous préservera-t-elle de l’étatisme qui semble submerger le gouvernement ? Elle peut le faire. Peut-être est-elle même la seule à le pouvoir. Le président doit l’écouter.
Brigitte Macron connaît intimement les fondamentaux de l’économie de marché
Madame Brigitte Macron comprend certainement très bien ce qu’est la liberté des citoyens dans une économie occidentale moderne. La famille de confiseurs chocolatiers dont elle est issue exerce son activité prospère à Amiens depuis plusieurs générations. Ils ont gagné leur liberté et leur bien-être par la combinaison de deux facteurs clés :
➢ Une situation de concurrence permettant aux consommateurs, leurs clients, de comparer les offres de plusieurs producteurs, locaux ou éloignés ;
➢ La qualité de la conception et de l’exécution des artisans qui leur ont apporté la fidélité de ces clients et une certaine aisance.
Un mot clé dans ces deux truismes, rarement articulé, voire même pensé par les énarques : clients. Bien connu au contraire de l’épouse du président.
Les étatistes nommés par “l’État” ne rendent compte qu’à “l’État”
On est donc très loin ici du modèle étatiste qui imprègne l’esprit des responsables politiques français depuis cinquante ans et que nous avons dénoncé dans un précédent article. Pour eux, les talents ont été démontrés par des examens ou concours dont les juges se réfèrent presque exclusivement à des connaissances académiques ou à certaines capacités intellectuelles. Ces diplômes acquis dans un passé parfois lointain attestent d’une compétence adéquate pour appliquer des règles administratives. Pour leur assurer l’indépendance du pouvoir politique dans l’application de ces règles, on a fait bénéficier les fonctionnaires d’un emploi à vie. Ce privilège n’est pas inutile dans les postes où la “rule of law” peut être mise en cause. Étendu aux fonctionnaires de tous niveaux ce privilège a une conséquence redoutable : ils ne rendent des comptes qu’à leurs pairs, jamais aux citoyens, pourtant les principaux destinataires de leur action.
Cette indépendance devient franchement perverse lorsque le haut fonctionnaire se mue en politique perverse.
Et qu’il doit concevoir, et non plus seulement appliquer, des règles législatives ou des politiques publiques. Il faut en effet alors faire intervenir une entité abstraite, l’État, ou bien un concept encore plus difficile à définir, l’intérêt général, pour élaborer des règles qui satisfassent l’un ou l’autre, censés représenter les citoyens, “heureux” bénéficiaires de l’action publique et de tous ses effets.
Dans la plupart des grandes démocraties, l’élaboration de ces règles et politiques fait pourtant intervenir des êtres un peu plus vivants que ces entités abstraites. Le débat est organisé en se représentant l’impact sur la vie réelle des citoyens.
Pas en France ! Nous sommes gouvernés par des serviteurs de l’État, parfois même des « grands serviteurs » de l’État, qui sont assurément libres d’agir et modérément responsables de la qualité de leur travail, du moins pour ce qui concerne son impact sur les simples citoyens.
C’est cela l’étatisme qui caractérise la France depuis cinquante ans à part quelques très brefs intervalles qui ont laissé respirer des secteurs d’importance variable. Les boulangers, par exemple, ont été libérés par Raymond Barre, les transporteurs routiers par Pierre Bérégovoy.
Brigitte notre sauveuse ?
Sous Emmanuel Macron les anciens bons jeunes gens issus de l’ENA pullulent. Tous officiellement inspirés par l’intérêt de l’État. Se croyant bienfaisants quand ils continuent d’ajouter au Capharnaüm illisible des réglementations pour faire prévaloir les intentions de l’État au détriment de la liberté et du bien-être des Français.
Ce sont précisément ces deux dernières valeurs, dont l’entreprise familiale de Madame Macron est une remarquable représentante. On peut donc espérer qu’elle sait parler leur langage, même s’il est complètement abscons parmi les chers camarades de son énarque de mari. Elle paraît un peu seule de son espèce mais le chef de l’État déclare l’écouter. Leur histoire familiale atteste que l’originalité ne leur fait pas peur. Il faut qu’ensemble ils résistent aux étatistes qui les encerclent. Il faut que les fabricants de politiques publiques soient aussi attentifs que les confiseurs d’Amiens à la satisfaction de leurs clients réels, les citoyens, plutôt qu’à la doctrine administrative des hiérarques de Bercy.
C’est la satisfaction des citoyens qui doit être prioritaire et non celle des énarques. On ne pourra l’améliorer qu’en instaurant une concurrence vivante entre des entrepreneurs libres et vigoureux, attentifs aux désirs de leurs clients et non pas aux règles des disciples de l’étatisme. N’est-ce pas une partie du programme électoral du président ?
2 commentaires
Ne scions pas la branche
Bonjour,
Merci pour ce texte très explicite et avec lequel je suis bien d’accord, en tous points.
Néanmoins,
vous oubliez un détail, l’Union Européenne . Elle promet et promeut en catimini : « pas d’Etat du tout », « pas de petites entreprises » et elle pousse aux délocalisations. Dans ce contexte, nos énarques sont en effet très rigoureux dans l’application de ces directives dont ils ne sont pas responsables.
La solution ne sera pas le choix entre l’actuel Etat bouffi et cette lubie dogmatique et totalitaire du mondialisme sans frontières. La troisième voie consistera à redéfinir le rôle exact que nous voulons assigner à NOTRE ETAT et et en tracer les limites. Mais pour ce faire, il faut bien commencer par retrouver notre souveraineté. D’ailleurs, celle-ci nous permettra d’édicter les lois qui conviennent à la Nation française, et d’établir tous les traités bilatéraux et multilatéraux allant dans le sens des intérêts de celle-ci.
Bien à vous
EG
Fausse sortie !
Mais l’Etat nationaliste va rentrer par la
Fenêtre! Renforce par le nationalisme et sans l’pbjectif de concurrence efficace qui est un des grands succès européens.