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Après le principe de précaution, le principe d’exclusion

par Yves Buchsenschutz
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Nous assistons depuis quelques temps à la montée de nouvelles croyances, plus ou moins contradictoires avec les usages en vigueur. Elles se déploient de manière inquiétante car on a entre autres oublié le fonctionnement de la démocratie représentative. Cette dernière est de plus en plus remplacée par les réseaux sociaux ce qui pourrait être un moindre mal mais surtout par des manifestations violentes dans les rues. Si le sénateur McCarthy n’avait pas aussi mauvaise réputation, on pourrait presque regretter ses commissions d’enquête qui avaient au moins le mérite de se draper dans les oripeaux du droit et de la justice.

Quelques exemples pêle-mêle :

– nous avons vécu avec Tintin pendant des décennies et c’est même lui qui dans un certain nombre de cas nous a enseigné la tolérance, la diversité voire parfois la justice. Il paraît qu’aujourd’hui il faut redessiner ses albums, imbibés aux dires des nouveaux experts, de colonialisme, de racisme, etc. Il semblerait que l’on est en train de modifier également des films de Walt Disney dans lequel on aurait trouvé des relents de sentiments désormais inavouables ;

– l’homme est né omnivore ou en tout cas il l’est devenu et ceci de manière totale et massive. Vivant paraît-il à l’origine de la cueillette de la chasse, il n’a eu de cesse que de professionnaliser sa quête de nourriture en perfectionnant l’agriculture et l’élevage. Une nouvelle religion, baptisée « Végan » a décidé dans un premier temps que la consommation de viande d’animaux était devenue un péché. On assiste désormais à des manifestations de disciples tout nus dans les supermarchés saccageant le rayon viande en attendant de dévaster la boucherie voisine ;

– Accessoirement, mais pas si loin tout de même, on veut non seulement protéger mais en fait promouvoir la survie, voir le développement d’espèces animales « menacées ». C’est ainsi que l’on « protège » les orques et les dauphins, voire que l’on réintroduit les loups et les ours dans des contrées où l’on a mis des siècles à les en faire disparaître. Ceci en général au grand dam des populations locales qui n’en peuvent mais et comptent les cadavres de moutons ;

– Curieusement, personne ne s’attaque à l’animal de compagnie, véritable esclave de son propriétaire, et personne ne défend les araignées. (Tout au plus a-t-on protégé les moustiques, en fait certains oiseaux de Long Island, en interdisant le DDT, ce qui a permis à ce vecteur bien connu du paludisme d’envahir des pays entiers tranquillement ;

– Lincoln et Churchill, qui dormaient paisiblement dans leur dernière demeure, vont bientôt en être ressortis pour être évacués vers une fosse commune, ce qui est tout ce que mérite désormais ces colonialistes déguisées. On a fermé le musée de la France d’outre-mer et l’on peine aujourd’hui à retrouver le peu d’histoire de la colonisation dans le musée du quai Branly, repaire artistique bien-pensant mais pour le moins peu explicite. Il ne fait pas bon ces derniers temps, avoir été statufié. L’histoire, qui par construction, ne peut être que choix incomplet dans des temps révolus est un magnifique territoire de révolution culturelle posthume ;

– Les remises à niveau incessantes de spoliés divers et variés : les femmes, les enfants, les jeunes, les pauvres, les immigrés, les délinquants, les retraités, les contribuables, les vélos… (j’arrête, car je ne suis pas Monsieur Prévert) génèrent spontanément les bourreaux correspondants : les hommes, les parents, les retraités, les riches, les locaux, ceux qui respectent la loi, les jeunes, etc. A noter que l’on peut aisément être tantôt victime, tantôt bourreau et que de plus cette liste est mouvante par construction. Qui punit aujourd’hui, pâtira demain et réciproquement.

Une fois l’exclusion identifiée, comment la promouvoir ?

La première marche de l’escalier de la solution est certainement ce que l’on nommerait en d’autres lieux une « class action ». En gros se regrouper entre victimes ressenties du même problème et tenter de se faire entendre ;
La deuxième marche est de créer une association : elles foisonnent ces derniers temps, du WWF, Greenpeace, Oxfam, à Contribuables Associés, Sauvegarde des Retraite, Ligue des Conducteurs, etc. Il paraît que la France est le pays où il y a le plus d’association par nombre d’habitants. Je n’ai pas pu vérifier mais cela ne m’étonnerait pas outre mesure.
Troisième marche : définir de manière la plus audible possible une revendication tonitruante : la fin de la viande, la liberté totale pour tous les animaux, l’égalité absolue entre hommes et femmes et pourquoi pas les enfants et les animaux évoqués ci-dessus ? La fin des impôts…
C’est le premier stade où l’on commence à repérer les dérapages dus à l’envie de persuader à tout prix. Si j’en crois quelques messages tirés au hasard, tous les éleveurs sont des sauvages ainsi d’ailleurs que les consommateurs de viande et les chasseurs, tous les riches sont des voleurs, tous les immigrés des saints, Monsieur Hulot un sauveur de planète qui se promène en hélicoptère, Monsieur Oxfam sauve les pauvres mais se livre à des pratiques pour le moins répréhensibles en échange de ses bons procédés, etc.
Quatrième marche le crier très fort dans un maximum de porte-voix dont les fameux réseaux sociaux pour essayer de faire rentrer ce nouveau clou dans le corpus collectif. Je ne peux pas quitter cette marche sans citer la réussite totalement exceptionnelle de l’écologisme, nouvelle religion issue de Rousseau (l’homme est naturellement bon, c’est la société qui le corrompt). Le message a tellement bien pris qu’aujourd’hui le consommateur paye allègrement les produits 30 % plus chers, finançant non seulement la publicité qui construit sa conviction mais même les médias, les élus, la totalité du monde politiquement correct qui auto-entretient la fiction comme quoi l’homme pourra demain : être innombrable sur la terre, uniformément riche et que cela passera inaperçu auprès des autres espèces et de notre mère planète. Un enfant de six ans comprendrait l’absurdité de ce raisonnement qui lui est servi jusqu’à plus soif dès la maternelle.
Cinquième marche : comme ça ne marche pas toujours, ou en tous les cas pas toujours assez vite, on peut premièrement manifester dans la rue, deuxièmement manifester en cassant vitrines, abribus, voitures et forces de l’ordre. Cela permet de passer au journal télévisé et de se poser en victime, ce qui ne fait jamais de mal. Accessoirement cela permet de renvoyer les opposants dans le politiquement incorrect.

Et bien tout compte fait, je préférerais la solution McCarthy. Cet homme, comme tout terroriste, a défini dans son coin ses objectifs sans le moindre contrôle démocratique et les a ensuite imposés au reste de la société. Il l’a fait de manière pernicieuse et extrêmement désagréable mais au moins il a utilisé le droit et ses opposants ont pu, difficilement il est vrai, se défendre.

Nous sommes en fait en face de conflits de valeurs. Il est normal qu’elles existent, elles sont même nécessaires à toute vie en société. Il est normal également qu’elles évoluent. Reste à savoir si la meilleure méthode pour les faire évoluer est le terrorisme et la violence.
La démocratie représentative a été inventée à ce propos. On peut probablement la renforcer en – évitant des remises en cause indirectes (du type convention citoyenne voire souvent référendum, le plus souvent manipulatoires)
– en refusant ou punissant toutes les tentatives de modification sauvage, quitte à les inclure dans un processus légal,
– en pourchassant systématiquement voire judiciairement les fake news délibérées,
– en luttant contre l’abstention aux divers votes (des pays comme la Belgique le font déjà).
– en peaufinant le fonctionnement des chambres pour garantir des solutions cohérentes, travaillées et équilibrées. C’est le vrai métier du législatif.

Enfin, si l’on tient compte du fait que les organisations ne fonctionnent correctement que si elles tendent vers un objectif commun et accepté par tous, que si elles sont capables de dégager un sens à leurs actions, il faudrait pouvoir proposer à la France et aux français une vision claire et attirante de leur futur.
On peut toujours rêver.[[Les organisations sont comme les spaghetti : elles se tirent mais ne se poussent pas]]

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1 commenter

ge39 février 23, 2021 - 2:18 pm

Le fond du Mac Carthysme progressiste franchouillard n’est pas encore atteint.
La sixième marche de votre démonstration sera la disparition du pognon, de l’oseille, du fric, du cash, de la monnaie sonnante et trébuchante. Comme cela , tout le monde sera « égal à son voisin qui lui-même sera égal à n’importe quel « passager clandestin » de passage dans l’archipel hexagonal.
Depuis qu’un certain banquier candidat au poste de direction suprême de ce pays, a fait « disparaitre » dans sa déclaration de patrimoine déposée dans le coffre de l’assemblée nationale, la fortune qu’il avait faite pour mener à bien une vente déjà bien finalisée par d’autres, entre le géant de l’agro-alimentaire suisse et un client anonymisé français, on peut, on doit se poser la question.
Au pays de Voltaire, l’égalité existe mais certain on droit à la cacher plus que d’autres.
Donc, le plus haut de nous, doit, avant que les gaulois réfractaires ne s’en aperçoivent, supprimer l’argent en espèce en circulation dans toutes les régions constitutives de la France irréformable actuelle.
Et lui, grâce à sa pensée complexe et à son intelligence supérieure, se préparer à extrader des centaines de lingots d’or en stock dans les coffres de la Banque de France.
Ainsi, plus besoin de forcer le retraité méfiant, le cadre dynamique, le dirigeant de PME familiale, le paysan auvergnat à relancer l’économie grâce à leurs bas de laine alimentés pendant le confinement.
Ces français typiques de la France laborieuse « d’avant », n’auront plus que leurs yeux pour pleurer et subir le joug des créditeurs de la dette française qui viendront « récupérer » les fonds de tiroir de « la BdF et de Bercy3 », avant le grand « reset » prévu par les américains.

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