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À propos de la réforme des retraites

par Jacques de Naurois
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Le dialogue social est l’un des mythes censés résoudre tous nos problèmes et dont on a déjà vu la limite dans deux précédents articles, l’un sur l’histoire du dialogue social et l’autre sur le récent rapport Combrexelle. Notre correspondant Jacques Auroy se joint au concert sur la question de la très grande réussite du dialogue social en matière de retraite.

Nous sommes le 16 octobre au matin, les négociations entre les « partenaires sociaux » pour tenter de trouver un accord sur les modifications à apporter aux régimes de retraite AGIRC et ARRCO viennent de débuter. Les pronostics sur les chances de réussite de l’exercice qui débute ne sont pas très encourageants. Au mieux un accord de façade pourrait voir le jour, qui remettrait à plus tard les décisions douloureuses, mais le scénario de rupture, qui amènerait les pouvoirs publics à reprendre la main n’est pas exclu. De même on ne peut espérer que ce dernier débouche sur une solution assurant la pérennité du versement des retraites aux bénéficiaires des régimes. Les pouvoirs publics ont montré dans le passé leur incapacité à accomplir leur mission, qui est de piloter et paramétrer le système de retraite, sur ses trois composantes qui déterminent sa viabilité : âge de la retraite, durée d’activité et niveau des cotisations et des retraites.

Face à ces blocages permanents, je trouve frappant que nul ne s’interroge sur la méthode : au lieu de réunir l’ensemble des acteurs concernés, les discussions se déroulent entre certains d’entre eux à l’exclusion des autres. De plus, ceux qui portent la responsabilité de la décision sont précisément ceux qui sont naturellement les plus enclins à privilégier le court terme sur le long terme : intérêts électoraux pour l’État, économiques pour le patronat et catégoriels pour les syndicats. Les retraités, qui sont les plus concernés, puisqu’il s’agit de leurs revenus de vie, ne sont pas partie prenante, pas plus que les familles, qui représentent par nature la transmission de l’intérêt commun à travers les générations qui se succèdent. Ces deux grands absents sont-ils d’accord pour que le poids de l’incapacité du système actuel à se réformer ait pour conséquence d’en reporter le poids sur la génération suivante, c’est-à-dire leurs enfants pour les uns et leurs petits ou arrière-petits-enfants pour les autres ?

N’est-il pas temps de changer certaines règles du jeu qui datent d’une époque que de moins en moins des retraités d’aujourd’hui ont vécue, aucun des actifs et a fortiori de leurs enfants ?

 

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