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Changer de vitesse pour créer trois millions d’emplois

par Hervé Gourio
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Après une trentaine d’années d’apathie, de somnolence et d’à peu près, les Français se sont habitués à un style de gouvernement étrange. Ceci avec la complicité de médias pas très vaillants dans la recherche de la vérité et l’éducation des citoyens et préoccupés trop souvent par les critères du spectacle : rôles, émotion, drame : pas facile pour eux de changer de musique. Ces derniers jours, les lecteurs de magazines et les téléspectateurs ont donc été abreuvés de portraits de people politiques et des « chantiers » que les nouveaux gouvernants vont lancer.

Il est pourtant aveuglant que les Français attendent des résultats rapides, pas des panneaux sur des palissades. La jeunesse du nouveau Président et la nouveauté de sa campagne imposent une sensation de vitesse et avec elle la mise en œuvre d’un plan d’urgence, un plan d’action composé de mesures compréhensibles dans leur mécanisme et les effets attendus. Pas un plan de réformes technocratiques riches de références idéologiques ou historiques et reposant sur la bonne volonté d’intermédiaires nombreux aux intérêts contradictoires.

Le gouvernement doit trancher et dire ce qui est permis et ce qui ne l’est pas. En augmentant substantiellement la proportion de feux verts par rapport aux feux rouges et en n’oubliant pas que les feux jaunes ou clignotants sont pour les citoyens ordinaires équivalents à des feux rouges.

Les entrepreneurs ont la clé du redressement entre leurs mains. On ne réussira rien sans créer beaucoup plus d’entreprises employeuses, pas des micro-entreprises ou des coquilles juridiques vides, mais des entreprises ayant au moins un salarié. Nous en créons trois fois moins qu’en Allemagne et dix fois moins qu’au Royaume-Uni. Chaque année il nous en manque au moins de l’ordre de 70.000. Il faut rattraper notre retard et créer 100.000 entreprises employeuses par an (contre 25.000 à l’heure actuelle). Et au bout du quinquennat avoir créé les 3 millions d’emplois qui nous manquent. Les autres problèmes du pays seront incomparablement plus faciles à résoudre si nous le faisons.

Ce n’est pas impossible à condition de viser juste dans le choix des feux verts. Dans le nouveau gouvernement il y a, comme jamais depuis longtemps, plus de « faiseurs  » que de « diseurs » : Blanquer, Buzyn, Mahjoubi, Nyssen, Penicaud, Vidal, et les maires de grandes villes, qui ont tous conduit des projets, obtenu des résultats dans la vraie vie. Ils ont conduit des équipes et, pour certains, dirigé des organisations complexes. Ils n’ont pas dans le passé été obnubilés par leur prochain passage à la télévision pour délivrer une louchée de langue de bois. Ils ont certainement passé infiniment moins de temps avec les journalistes que Francois Hollande. Ils sont certainement capables de choisir les feux verts à installer et les feux rouges à éteindre ou à supprimer.

Ceci est possible, à condition de se mettre – au moins un moment – dans la peau des conducteurs. C’est eux qu’il faut convaincre qu’ils peuvent changer de vitesse. Et en particulier les patrons qui depuis si longtemps ont enregistré, au fond de leur tête, que les nouveaux projets comportaient plus de risques d’échec que de chances de succès. Il ne faut pas perdre son temps avec des éditorialistes clonés ou des animateurs de talk-shows enlisés dans leurs sempiternelles ritournelles.

EPLF a travaillé sur quelques mesures précises qui peuvent changer le comportement des entrepreneurs et des investisseurs, dans les mois qui viennent… pas en 2022 !

Par exemple on ne va pas attendre la réforme du Code du travail pour diminuer fortement le risque qu’une nouvelle embauche fait peser sur une PME. On ne va pas attendre que les syndicats patronaux et de salariés abandonnent de gaité de cœur les revenus occultes qu’ils retirent de la formation professionnelle pour multiplier le nombre d’apprentis ridiculement insuffisant en France. Surtout, on ne va pas laisser se dérouler une scénographie insultante pour la démocratie, orchestrée par une CGT attachée au modèle soviétique, et par FO prisonnière de quelques centaines de trotskistes comme Nathalie Artaud ou Philippe Poutou.

Si vous voulez connaître nos projets de mesures, les perfectionner, nous en suggérer d’autres, écrivez-nous à Emploi 2017.

 

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2 commentaires

Picsou 75 mai 28, 2017 - 4:07 pm

Changer de vitesse pour créer trois millions d’emplois
Employeur de base (<20 salariés), je m'étonne du fonctionnement du "marché" du travail, si c'en est un :
passez une offre d'emploi pour un job courant (mes deux derniers exemples concernent pour Paris une assistante commerciale, et un préparateur de commandes). Vous recevez alors une quinzaine de CV environ. Vous donnez 4 rendez vous aux quatre présélectionnés. Résultat : aucun n'est venu, ni même n'a pris la peine d'appeler...
Ce serait une étude intéressante à mener que de regarder ainsi l'envers du décors.
Publiez diverses offres, et analysez ce qui suit...
Pour ce qui me concerne, je n'ai pas d'explication à ce stade...

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herve mai 28, 2017 - 5:03 pm

Changer de vitesse pour créer trois millions d’emplois
Merci Picsou 75 pour le partage de cette expérience désagréable.
Avez vous donne copie à pôle emploi de vos échanges avec les candidats que vous avez conviés ?

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