S’il est de moins en moins d’économistes qui contestent le fait que la plupart des milliardaires et même des millionnaires soient des entrepreneurs, une allégation assez courante est que la plupart auraient hérité leur entreprises de leurs parents et n’auraient fait que la laisser prospérer.
Une étude extensive de l’origine des milliardaires par N. Kaplan et J. Rauh en 2013 a montré que pour leur très grande majorité, il n’en était rien.
Cette étude a été menée par les auteurs en combinant les enquêtes Forbes sur les milliardaires et les données du « Who is Who », complétées par des recherches internet.
Le diagramme ci-dessus donne le pourcentage de la fortune des 400 milliardaires américains listés par Forbes pour les années 82, 92, 01 et 11 en fonction de leur degré d’héritage.
Ceux qui n’ont absolument hérité de rien figurent au-dessus de la référence 1, les héritiers de première génération au-dessus de la référence 2, deuxième génération référence 3, etc.
La référence 1,5 a été utilisée lorsque le milliardaire a hérité d’une petite entreprise pour débuter.
On voit que la part jouée par l’héritage n’a cessé de décliner et qu’en 2011, 70% des milliardaires avaient construit leur fortune en partant de zéro.
Un autre tableau est intéressant, celui donnant la nature de l’activité ayant conduit à la fortune.
Ce qui est remarquable est la montée des activités financières passées de moins de 5% à 20% en 30 ans, la chute de l’immobilier de 18 à 7,5%, la montée de la technologie passée de 4% à près de 15%.
Il est bon de signaler que cette recherche consacre près de la moitié à faire justice de l’idée que les milliardaires seraient d’abord des super-managers, ceux qui n’auraient pas créé d’entreprise mais en auraient pris les rênes et se seraient arrogés des salaires et bonus exorbitants.
Les milliardaires sont d’abord des créateurs d’entreprises, des entrepreneurs qui ont créé leur fortune en créant de la richesse et des emplois.