L’une des études les plus remarquées de la Kauffman Foundation de l’année 2010, avait montré que l’emploi est créé par les entreprises nouvelles, car les entreprises qui existent perdent toutes, en moyenne, des emplois[[« The Importance of Startups in Job Creation and Job Destruction », Kauffman Foundation, July 2010.]].
Il est intéressant de constater que l’OCDE aboutit à la même conclusion. Le dernier rapport sur la croissance et la performance industrielle au niveau de 15 pays de l’OCDE[[« OECD Science, Technology and Industry Scoreboard 2013 : Innovation for Growth », OECD, October 2013.]] montre que seules les jeunes entreprises contribuent à l’augmentation annuelle de l’emploi. Le solde annuel entre les créations et les destructions d’emplois est positif uniquement pour les entreprises âgées de cinq ans ou moins. Toutes les autres entreprises perdent en moyenne plus d’emplois qu’elles n’en produisent.
Entre 2001 et 2011, les taux de création nette d’emplois, soit créations moins disparitions, au niveau de chaque entreprise, étaient toujours positifs pour les entreprises âgées de moins de cinq ans. En revanche, les entreprises âgées de plus de cinq ans ont toujours connu des taux de création nette négatifs, car chaque année elles détruisaient plus d’emplois qu’elles n’en créaient, avec une chute manifestement assurée pendant la période de crise.
Il nous faut donc des mesures efficaces qui ciblent les créations des vraies entreprises (avec salariés), car c’est uniquement pendant leurs premières années qu’elles peuvent devenir des gazelles et offrir des emplois massifs à l’économie. Dans les entreprises qui existent, le processus kauffmanien de renouvellement des emplois est tel que les disparitions excédent largement les créations, et chaque investissement dans leur grossissement semble peu efficace.
Quelle que soit leur taille, les entreprises de plus de cinq ans détruisent plus d’emplois qu’elles n’en créent, ce qui n’est pas le cas des jeunes entreprises.
1 commenter
Où se créent les emplois selon l’OCDE
Cette étude montre que la destruction d’emplois par les plus grandes entreprises est très variable d’une année à l’autre (de 1 à 10 entre 2006- 2007 et 2008-2009 par exemple) et que les variations du taux de chômage dépendent ainsi davantage des variations de l’emploi dans les grandes entreprises que dans les petites ou nouvelles. C’est pourquoi une politique d’abaissement des charges rendant les entreprises existantes compétitives et leur évitant une trop forte baisse de leurs effectifs est encore plus importante de ce point de vue que l’encouragement à la création de nouvelles (que bien entendu il ne faut pas négliger).