Il est intéressant de se pencher sur les élections en cours pour la mairie de New York car elles montrent comment des groupuscules à la limite de la légalité font basculer nos sociétés. Une copie du trotskysme ?
C’est un candidat proche de l’extrême gauche, Bill de Blasio, qui vient de remporter la primaire démocrate de la capitale économique. Il se retrouve d’ailleurs avec une très large avance sur son rival: 66% d’intentions de vote contre seulement 25% pour le Républicain Joseph Lhota[[http://www.liberation.fr/monde/2013/10/03/new-york-le-passe-sandiniste-de-blasio-trouble-sa-campagne_936647]]. Résumant ses idées politiques, Bill de Blasio indique : « Pour moi, me battre pour l’égalité – je le dis humblement – est l’œuvre de ma vie »[[ http://www.nytimes.com/2013/09/24/nyregion/rivals-attack-de-blasio-on-past-support-for-sandinistas.html?_r=0]] . Dès son jeune âge, il fut un ardent défenseur de la révolution sandiniste au Nicaragua, révolution clairement d’inspiration marxiste. Il est également très proche de Bertha Lewis, l’ancienne présidente de l’Acorn[[Bertha Lewis fut à sa tête entre mai 2008 et sa fermeture en 2010.]], l’ « Association of Community Organizations for Reform Now ». Un insider démocrate aurait confié au New York Post que « sans exagération, le plan de long terme de l’Acorn depuis 2001 était de faire élire de Blasio».
L’Acorn fait partie de ce que l’on appelle les « People’s organizations ». Ces organisations ont officiellement pour but de défendre les classes populaires et les classes moyennes. Mais dans les faits, elles refusent souvent toute négociation constructive, agissant bien davantage comme des « agitateurs », parlant de manière outrancière dans l’unique but d’attirer l’attention des médias[[D’après feu le sénateur démocrate Patrick Moynihan : « Le militantisme y est la marque du mérite, mesurée de manière croissante en termes de capacité à être suffisamment outrageux pour obtenir la couverture de la presse et de la télévision. »]], et poursuivant de manière souterraine des objectifs politiques tels que l’immigration massive ou la lutte contre l’establishment blanc. Plus grave encore, non seulement l’Acorn est subventionnée à 40% par l’argent des contribuables mais dans la ligne des buts qu’elle s’est fixée, elle s’est rendue coupable d’activités illégales avérées.
L’Acorn a ainsi été impliquée de nombreuses fois dans des enregistrements de votes frauduleux. En juillet 2007, l’Acorn enregistra même le plus gros cas de fraude électorale de toute l’histoire de l’état de Washington : sept de ses employés soumirent près de 2.000 formulaires d’enregistrement de votes illégaux, et trois des fraudeurs plaidèrent coupables dans le procès qui suivit. Ces cas de fraude ne furent pas isolés mais au contraire presque systématiques puisqu’ils sont survenus dans au moins douze autres états. Le Wall Street Journal rapporta même qu’en 2004, un travailleur reçut de la cocaïne en échange d’enregistrements frauduleux dans l’Ohio. Ces enregistrements incluaient des électeurs en dessous de l’âge légal, des électeurs morts ou des électeurs se prénommant Mary Poppins ou Dick Tracy[[Personnage de bandes dessinées.]] … ![[ Voir le blog de la journaliste conservatrice Michelle Malkin : http://michellemalkin.com/2008/06/25/the-acorn-obama-knows/]]
L’Acorn s’est aussi rendue coupable d’une autre activité illégale, à savoir la distribution de prêts immobiliers à des étrangers clandestins, à des taux en dessous du marché et dans des conditions douteuses. Le plus étonnant est d’ailleurs que le partenariat[[Entre Citibank et Acorn Housing, organisation à but non lucratif offrant gratuitement des conseils immobiliers aux acheteurs ayant des revenus faibles ou moyens. D’après le site Acorn Home Mortgage, Acorn Housing a aidé plus de 50.000 familles à devenir propriétaires depuis 1987.]] avec Citibank afin d’émettre ces prêts illégaux n’avait rien de secret, il fut par exemple annoncé publiquement à San Diego[[Voir le blog de la journaliste conservatrice Michelle Malkin : http://michellemalkin.com/2009/09/18/acorns-illegal-alien-home-loan-racket/]] . Mais à l’époque, ni Schwarzenegger, gouverneur de l’état de Californie, ni aucun autre officiel ne protesta. N’ayant pas de numéro de Sécurité sociale, le programme utilisa des numéros d’identification fiscale, peu contrôlés par le fisc américain.
L’Acorn a par ailleurs fait l’objet en 2009 d’une polémique nationale : d’après des vidéos publiées par des activistes conservateurs, l’association aurait donné des conseils pour dissimuler une activité de proxénétisme et faire de la fraude fiscale. La justice déclara plus tard que les vidéos étaient le fruit d’un montage visant à mettre en dehors de leur contexte les déclarations des employés d’Acorn et les enquêtes ultérieures ne permirent pas non plus d’établir la culpabilité d’Acorn. Cependant d’après un journaliste[[Matthew Vadum, journaliste, auteur, et éditeur senior au Capital Research Center.]], ces enquêtes furent menées par des amis d’Acorn, ce qui laisse planer un doute sur leur objectivité. Suite à la suppression des subventions publiques immédiatement consécutives à la publication des vidéos, l’association fit faillite en 2010.
Loin de vouloir dissimuler ses liens avec feue Acorn, Bill de Blasio a confié au New York Post[[http://nypost.com/2013/09/24/acorn-sowed-seeds-for-de-blasio/]] qu’il était fier d’être avec Bertha Lewis et son nouveau groupe qui en est l’émanation directe, le New York Communities for Change. Bertha Lewis a affirmé que tous deux avaient été en contact régulièrement depuis de nombreuses années et que leur collaboration deviendrait encore plus étroite dans le futur.
Il n’est pas non plus sans intérêt de rappeler que Barack Obama, au début de sa carrière, est passé lui aussi par Acorn, dont il a été un « community organizer ». Il a formé certains de ses membres au leadership, et en retour des volontaires de l’organisation firent campagne pour lui lors des présidentielles. Comme l’a confirmé Michelle Obama « son travail en tant que community organizer fut vraiment un moment décisif dans sa vie, pas seulement dans sa carrière». Cela l’aida à décider « comment il influerait sur le monde ». A voir les procédés utilisés par certains de ces « community organizers », on a quelques frissons à penser que l’un d’entre eux est désormais à la tête du pays le plus important de l’Occident.