De cet été, je retiendrai, entre autres, l’extraordinaire condamnation de Monsieur Alex Jones, riche complotiste américain, disciple de Donald Trump. Ce dernier a été en définitive condamné par le tribunal à près de 50 millions de dollars d’amende pour avoir nié, en fait, la réalité de la tuerie de Sandy Hook. Pour mémoire, rappelons que cette tuerie a coûté en 2012 la vie à 20 enfants et six adultes. Sur son site, très largement diffusé, il avait nié la réalité de cette catastrophe et s’était entre autres attaqué aux témoignages des parents d’un enfant décédé.
« Bien informés, les hommes sont des citoyens ; mal informés, ils deviennent des sujets » Alfred Sauvy.
« La vérité est comparable à une montagne : elle est unique mais différente selon le côté d’où on la regarde » rencontre un soir avec un curé !
C’est d’ailleurs en fait à ce titre précis que ces derniers vont être indemnisés, la loi américaine ne permettant pas de condamner directement une « fake news ». Il ne s’agit pas à proprement parler d’une amende mais de dommages et intérêts qualifiés de « punitifs » afin d’inciter le condamné, ou ses éventuelles émules, à renoncer à or ce genre de comportement. Accessoirement le montant, semble-t-il, peut être délibérément ajusté à la capacité financière du condamné afin de se révéler dissuasif dans son cas précis.
D’autres parents ont également entrepris des actions similaires lesquelles pourraient peut-être suivre la voie tracée et remettre en cause le business juteux de ce complotiste par asphyxie financière.
Il faut savoir que ce genre de site, bien géré, peut se révéler extrêmement profitable et pas seulement aux États-Unis. Dans le monde d’Internet et du cloud, toute adresse peut se révéler une possibilité de monétisation. Les « followers » intéressés par des informations croustillantes se comptent souvent par plusieurs centaines de milliers, et finissent souvent par constituer des courants d’opinion, voire orienter des politiques. Il s’agit en fait d’une autre forme de lobbying : au lieu de payer des gens « bien introduits » auprès des décideurs pour tenter de les influencer, on rémunère par des informations « d’initiés » des suiveurs qui assureront le même service par leur bulletin de vote ou leur manifestation dans la rue.
Pourquoi avoir choisi ce thème ? La France se croit protégée car elle a élaboré un corpus de lois qui nous paraît plus efficace. Probablement est-elle moins pénétrée que d’autres par la civilisation d’Internet, Facebook, Twitter etc. Le problème n’en reste pas moins que Montesquieu a pris des rides, qu’à côté des pouvoirs législatifs, exécutifs, et juridiques, un quatrième pouvoir, celui de l’information n’a fait que croître et embellir au point de tout envahir pour ne pas dire inonder. Chacun aujourd’hui peut simultanément choisir son information ou la créer et ceci quasiment dans toutes les directions.
On ne compte plus les allégations fallacieuses des partis politiques (c’est une spécialité du genre !), des marchands du temples divers et variés, (il faut bien vendre !) mais aussi les dérapages des ONG « caritatives » comme Greenpeace, Caritas, ou d’Oxfam etc[[Toute ces organisations ont été prises un jour en manipulation de chiffres ou de comportement sur la pauvreté du monde ou l’environnement]] (institutions pourtant construites elles sur la vertu) voire des journaux « sérieux » comme le Monde ou même des organismes d’état[[Voir débats sur les morts par pollution dans les communautés urbaines]].
L’histoire d’Alex Jones est peut-être une piste dans la mesure où elle s’accroche à une base plus difficile à contester : la vérité complète et contradictoire des faits.
Bernard Zimmern, notre fondateur nous disait chaque jour « facts and figures ! » En attendant d’arriver à créer une sorte de Bureau Veritas de l’Information, sur le modèle peut-être des revues scientifiques à comité de lecture. A cette aune, nous sauverons peut-être la démocratie.
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50 Millions de dollars d’amende pour mensonge avéré
Votre article est intéressant mais il accorde trop de crédit à la justice américaine. J’aimerais entendre le point de vue de l’avocat d’Alex Jones sur ce délit d’opinion transformé en « mensonge avéré ».
Ce jugement me parait extravagant, d’autant plus qu’il s’appuie sur une justice de classe qui prétend prononcer des peines proportionnelles à la richesse présumée des prévenus, doublée d’une justice politique puisqu’il s’agit de punir les « complotistes » proches de Donald Trump.
Pourtant, le reste de votre article montre que vous ne croyez pas toutes les fables dont les politiques et les ONG nous abreuvent tandis que la justice française et européenne les appuient sans vergogne. Vous êtes donc un complotiste qui s’ignore et vous devriez être plus indulgent pour les victimes de cette justice très spéciale qui caractérise les sociétés occidentales depuis une vingtaine d’années.