Vous trouverez ce jour un article contenant les conclusions de la recherche de notre ami Claude Sicard qui, dépassant la corrélation PIB/habitant vs. Poids de l’industrie dans ce même PIB, s’est intéressé cette fois-ci au lien entre ce même poids de l’industrie dans le PIB et l’endettement des pays.
Cette question est intéressante à plus d’un titre : tous les pays du monde s’endettent, voire se sont surendettés pour gérer la COVID. Il est vrai que les taux d’intérêt étant très bas, et la situation critique, cela semblait une solution naturelle et peu coûteuse. Mais maintenant, non seulement l’ardoise et là, mais la désorganisation de l’économie mondiale, due à la reprise post COVID, accentuée par la guerre en Ukraine et renforcée par le coût de la transition écologique entraîne une inflation dont on ne voit pas très bien comment on pourra sortir sans passer par une hausse des taux d’intérêt. Au mieux elle sera transitoire, au pire elle va accroître le service de la dette dans des proportions très importantes, au fur et à mesure des échéances à renouveler au moins.
Le constat que fait et vérifie Claude Sicard, est que le taux d’endettement, comme la richesse des habitants, est lui aussi lié à la structure des économies : tout se passe comme si l’industrie créait des richesses et que, quelque part, les services les consommaient.
Pour être objectif, la corrélation est moins forte que dans le cas du PIB par habitant, mais elle est tout de même assez significative.
Une autre manière de décrire le phénomène, et celle que nous avions identifiée avec Bernard Zimmern il y a longtemps : une société qui ne crée pas suffisamment d’entreprises industrielles, donc pas assez d’emplois marchands, se retrouve inéluctablement avec une poche de chômage importante. En face il y aura toujours des besoins exprimés par la population insatisfaite mais plutôt dans le domaine des services[[Curieusement, tout se passe comme si chacun était prêt à payer pour un bien matériel, une voiture par exemple, mais considérait comme normal et évident de recevoir des services (santé et éducation etc…) « gratuitement ».]]. La tentation est alors très grande d’y répondre en créant des emplois publics ce qui génère un cercle vicieux : plus de social public entraîne plus de fiscalité entraîne charges excessives sur les entreprises en particulier industrielles, entraîne diminution du poids de l’industrie et création de dettes ; et la boucle est bouclée …
Je nuancerais personnellement la conclusion de l’auteur : oui il faut créer de l’industrie, donc augmenter le numérateur mais il faudra certainement également diminuer les charges et les fiscalités correspondantes pour faire baisser le dénominateur. L’enjeu n’est d’ailleurs pas, comme il le précise, la diminution autoritaire du nombre de fonctionnaires, mais bien la productivité globale des fonctions financées par l’impôt et les charges sociales, ainsi que la floraison incessante[[Voir par exemple le délit de non partage des tâches ménagères de Mme Sandrine Rousseau. EELV. Ou le financement de séances volontaires de psychologues, dernière nouveauté !]] de nouvelles aides ou contraintes qui alourdissent un peu plus chaque année le sac de cailloux supporté par les épaules de l’industrie.
Le débat est ouvert. Qu’en pensez-vous ?
5 commentaires
Les emplois manufacturiers ne peuvent pas être tenus par des fonctionnaires
Le vrai problème : comment réduire le nombre de fonctionnaires (2 à 3 fonctionnaires actifs en face d’un seul emploi industriel)
Incontournable Industrie : la confirmation ?
Comme Mr BUSCHENSHUTZ, je suis contre toute mesure spécifique en faveur de tel ou tel secteur industriel.
Ce qui faut, c’est avant tout de réduire l’ensemble de la fiscalité frappant l’ensemble des entreprises : charges sociales (260 Milliards d’€)surtout, à ramener à 15 % des salaires, Impôts sur la production 78,3 Milliards à ramener à 12 % du RCAI, et IS (31 Milliards) à ramener à 15 % du RCAI, ce qui aurait l’avantage :
– de nous aligner très globalement sur la Fiscalité des 10 Pays Phénix (Danemark, Finlande, Suède, Norvège, Hollande, Autriche, Irlande, Australie, Nouvelle Zélande ;
– de restaurer globalement la compétitivité de toutes nos entreprises, toutes interdépendantes;
Le financement se ferait par 3 hausses de la TVA (total de + 8 %) qui (TVA + Impôt sur la Conso, et non sur les Prix de revient, ne créé pas un cycle inflationniste (Cf. mes diagrammes de 4 pays Inflation/TVA sur 46 ans, et étude du FMI/Allen A. Tait 1987), soit 85 Milliards d’€, + Niches fiscales diverses + Economies diverses sur 10 ans. (Cf. Réalités Industrielles / Ministère de L’Economie, novembre 2021).
Incontournable Industrie : la confirmation ? Vraie compétitivité
Voir mon Livre : »Sortir de l’Impasse » + mon article « Réalités Industrielles » (Ministère de l’Economie Novembre 2021).
Baisser les Prélèvements Obligatoires (Fiscalité)de toutes les entreprises françaises:
– Charges Sociales (260 Milliards) ramenées à 15 % des Salaires ;
– Impôts sur la Production (78,3 Mrds), à 12 % du RCAI ;
– IS (31 Mrds) à 15 % du RCAI;
Financement : + 8 % en 3 étapes sur la TVA, non inflationniste :
– cf. historique TVA/Inflation sur 46 ans et 4 pays majeurs en TVA + Etude du FMI (Allen A TAIT 1987) sur 38 pays
+ niches fiscales + économies dépenses
Total : 85 Mrds de Prélèvements Obligatoires sur entreprises en moins, 85/90 de recettes en plus
Nous aurons enfin rétabli notre vraie Compétitivité. A suivre…
Incontournable Industrie : la confirmation ?
Voir ma réponse au-dessus
Je puis en discuter avec quelqu’un ?
Appuis au Ministère et au-dessus
L’Industrie : la lente, très lente restauration ?
Tous ceux qui préconisent une réduction de la fiscalité ne se rendent pas compte que l’état est devant une impossibilité majeure: il faut bien donner de la pitance à ces innombrables cohortes de fonctionnaires sans en licencier un seul puisque si il en était ainsi la grève générale de ce corps d’élite serait vite totale.