Les monopoles sont dangereux, y compris quand, comme celui LREM, ils sont politiques
Emmanuel Macron a été élu car ses 23% au premier tour le plaçaient comme seule alternative réaliste à Marine Le Pen. Un an après, aucune solution de remplacement n’a émergé, ni à droite, ni à gauche. Faute d’opposition, les sondages de popularité du gouvernement montraient une progression par rapport aux 23% de départ. Et pourtant, il vient de perdre 6 points d’un seul coup, à l’orée des vacances.
Avec la position dominante monte la tentation de l’abus
La liste s’enrichit tous les jours : la suppression de la taxe d’habitation, laquelle va probablement en définitive être financée par l’emprunt. La stratégie de réduction des dépenses publiques qui reste confidentielle, voire inaudible. Après 3 mois de galère pour les banlieusards, le statut des cheminots va être remplacé par une convention collective du même acabit négociée entre M. Pepy et des syndicats qui organisent une grève politique, à ce titre, illégale. Les technocrates parisiens décident de tout, y compris de la vitesse sur les routes de campagne, simplement parce que c’est facile, alors que faire la chasse à l’alcool au volant, à la drogue, voire au téléphone, se révèle inefficace, sans parler d’aménagement des routes à problèmes ; la mise en place de l’impôt prélevé à la source qui n’en finit pas de « s’aménager » ou de reculer tellement il est compliqué, en retard dans sa préparation, voire injuste et inepte dans son mode de calcul. Gageons que le mois de janvier 2019 va être chaud quand chacun va découvrir que son virement est le plus souvent inférieur à 50% de son salaire brut, en attente de remboursements futurs. Et comme s’il savait mieux que tout le monde, il semblerait que le président fait trembler tous ses ministres.
Cependant les mécontentements s’accumulent peu à peu dans l’opinion
La classe moyenne a bien compris que, concurrencée par des immigrants entreprenants par le bas et coiffée par des dirigeants soi-disant incontournables, elle doit placer tous les espoirs pour ses enfants dans la fonction publique et les études qui y conduisent. Start-up nation, mon œil. S’enrichir est toujours mal vu ici. Pourquoi les entrepreneurs devraient-ils accepter de courir des risques en embauchant en CDI ? Les collectivités locales ne vont pas réduire leurs embauches de fonctionnaires, mais gare aux contractuels, aux fournisseurs et autres sous-traitants. L’activisme présidentiel va accroître les craintes sur les retraites, éden espéré par tant de nos concitoyens. Un bon résumé de tout cela se retrouve dans la loi PACTE : non seulement l’accouchement a été reculé de 6 mois, mais l’enfant se révèle être une collection disparate de mesures sans réelle cohérence, a fortiori d’objectif capable de mobiliser.
Le chômage ne baissera pas à la rentrée car les ordonnances étaient trop pusillanimes. Et la conjoncture européenne va ralentir. Quand les Européens sérieux nous feront les gros yeux sur notre déficit, il faudra bien taxer les retraités aisés et la classe moyenne sup, qui se recroquevilleront de nouveau. Le suractivisme réformateur erratique de nos dirigeants aura abîmé le pouvoir d’achat, les services publics, sans résoudre au fond les problèmes de migration et surtout, sans réparer l’espoir. D’autant que l’Europe ne sera pas épargnée par les chocs géostratégiques déjà annoncés. Changement de régime en Iran ? Guerres commerciales et des monnaies entre Chine et US ? Alliance americano russe pour faire exploser l’UE ? Quelle mauvaise nouvelle ouvrira le bal ?
Dormez tranquilles encore quelques semaines. Le pire n’est pas toujours certain. Si vous ne sortez pas de France cet été, au moins continuerez-vous de baigner dans cet aveuglement concernant le reste du monde qui caractérise notre beau pays.[[Notre lettre, comme la France, va partir en vacances et ne reprendra sa parution que début Septembre, sauf événement tellement significatif qu’il inspirerait un commentaire à l’un de nos auteurs, pensant utile de vous déranger, brièvement, sans délai. Bon repos.]]
1 commenter
Le en meme temps interdit les réformes d’ampleur
Ce pauvre Macron ne nous dit pas ce qu’il veut vraiment et les médias montrent sans cesse ses contradictions , mais ne s’interrogent pas sur leur cause profonde : son slogan du « en meme temps » et son recrutement droite gauche .
Tout n’est pas dans tout ,il faut choisir , alors il est habile de ne pas prétendre le faire et essayer de faire passer en douceur , mais en face tout résiste et c’est pourquoi de Gaulle en 1958 a tout changé en 6 mois , mais sans prétendre satisfaire les uns et les autres , au contriare en mécontentant tout le monde
, mais cela a marché !et vite ! Alors que les tergiversations de Macron et de ses troupes ne donneront pas de résultats vite et macron mécontentera tout le monde , mais finalement à lui de choisir , quitte à mécontenter les médias et la gauche qu’il fasse une politique de droite , le veut il ? Saura t il ? On ne verra sans doute jamais rien !